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LE SYNDICAT

Elections 2007 : le SNJ interpelle les politiques

François Bayrou (Modem)

Réponses des candidats à l’Elysée

1) La qualité de l’information et la presse écrite face aux concentrations

François Bayrou dénonce depuis longtemps l’intimité qui existe entre les grands médias, certains groupes industriels et l’Etat. En démocratie, ces rapports ne sont pas sains dès lors que l’Etat est un client privilégié de ces groupes, qui possèdent par ailleurs les chaînes de télévision dont l’Etat a besoin. La transparence et l’indépendance doivent être absolues sur ces sujets. Il propose que la loi assure une stricte séparation entre des intérêts dont on voit bien à quel point ils sont contraires aux principes de pluralisme et d’égalité de traitement.

Il est indispensable de préserver la mission des journalistes face aux tendances à la concentration et notamment au regroupement des grands groupes de communication. Car, à terme, les intérêts des grandes concentrations ne deviennent plus que des intérêts financiers, loin de la création qui, elle, a besoin d’audace et de liberté et ne peut pas se situer dans les objectifs de rentabilité rapide. Dans une démocratie, les citoyens ont droit à une information juste, pluraliste et équilibrée. Dans ce cadre, la protection des sources des journalistes est essentielle à l’exercice de leur profession.

François Bayrou propose d’étendre les prérogatives du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), au-delà de l’audiovisuel, au pluralisme de la presse écrite, et à l’établissement de garanties d’autonomie entre les propriétaires de presse et l’État.

Il est nécessaire de prendre en compte les nouveaux enjeux générés par la gratuité et les nouvelles technologies. François Bayrou souhaite faire évoluer le système avec comme seul critère l’adéquation des outils aux besoins du secteur. Cet effort est indispensable et seuls les acteurs du secteur sont compétents et légitimes pour le mener.

2) Le service public de l’audiovisuel

François Bayrou propose un changement du mode de nomination des membres du CSA, comme de tous les grands établissements publics de notre pays, pour en finir avec certaines nominations de convenance. Il suggère que le Président de la République propose une liste de noms, que ceux-ci soient auditionnés publiquement par les commissions compétentes du Parlement, et qu’ils soient désignés par une majorité renforcée des membres du Parlement, par exemple les deux tiers.

La priorité, en matière de financement des chaines publiques, c’est de leur offrir une perspective financière pluriannuelle, indispensable à leurs projets d’investissements. En ce qui concerne la redevance, il est vrai que son montant est plus faible en France que dans les autres pays qui nous entourent, comme l’Allemagne ou la Grande-Bretagne. Pour autant, François Bayrou estime que l’état de nos finances publiques, et en particulier de la dette d’une part, le poids des prélèvements obligatoires de l’autre, interdisent toute évolution à court terme des impôts et des taxes. Dans ce contexte, tant que nous n’aurons pas retrouvé les marges de manœuvre budgétaires suffisantes, une augmentation de la redevance ne lui parait pas souhaitable.

Nous devons imaginer de nouvelles sources de financement pour l’audiovisuel public, par exemple la création d’une chaîne publique sans publicité dont les ressources pourraient être un prélèvement sur les recettes de publicité des chaînes privées.

L’évolution des technologies permet aux fournisseurs d’accès à Internet d’offrir de plus en plus les mêmes services que les chaînes de télévision « classiques ». Il semble donc utile de réfléchir aux obligations que les FAI devraient remplir en faveur de la création. Les parlementaires ont proposé et soutenu la récente réforme du Compte de soutien à l’industrie des programmes (COSIP) visant à inclure les FAI dans les contributeurs à ce compte de soutien. Cette participation au financement de la création est la contrepartie du taux de TVA réduit à 5,5% dont bénéficient les FAI pour ces mêmes services de télévision. Il semble nécessaire de renouveler les sources de la création en les adaptant à l’ère numérique et à ces nouveaux usages.

L’action audiovisuelle extérieure est assurée par plusieurs structures, comme TV5 Monde, Radio France Internationale, Canal France International et désormais France 24, qui ont tendance à s’empiler avec les années. Nous regrettons cet éclatement institutionnel, cette dispersion des moyens et l’absence totale de pilotage de ces structures. François Bayrou souhaite remettre un peu d’ordre dans tout cela.

3) La lutte contre la précarité

François Bayrou ne veut pas d’un État spectateur passif d’une paupérisation rampante des salariés, notamment des jeunes, diplômés ou pas, par l’utilisation de stages ou de contrats précaires visant à mettre à la disposition de l’économie une main d’œuvre volatile à bas prix. Il propose un droit du travail simplifié avec un CDI universel à droits progressifs et respectueux de nos principes.

La formation professionnelle tout au long de la vie est mal conçue. Nous proposons une information systématique et compréhensible des mécanismes de formation pour tous les salariés. François Bayrou propose aussi que les salariés bénéficient d’un compte épargne formation, ouvert à tout moment jusqu’à douze mois de temps disponible pour la réalisation d’un projet professionnel, sans perte de salaire. Un droit que le salarié conserve même en cas de perte de son emploi.

François Bayrou

reçu le 19 Avril 2007

accès pour tous