« Make journalism honest again » : quand un dirigeant de club de rugby se prend pour Trump

A quoi joue le club de rugby de Biarritz ? A l’occasion du match contre Vannes le 17 mars dernier, et à nouveau le 29 mars, le Biarritz Olympique Pays Basque a gratifié ses supporters et sponsors d’une casquette siglée du slogan « Make journalism honest again ». Une référence à Donald Trump, et aux casquettes qu’il distribue à ses partisans, mais surtout une forme d’escalade dans l’animosité entretenue depuis plusieurs semaines contre les journalistes, en particulier ceux du quotidien régional Sud Ouest.

Depuis le début de saison, la direction actuelle du BOPB s’est engagée dans une campagne outrancière contre les journalistes, en multipliant les entraves et les vexations publiques. Ce nouvel épisode destiné à monter les supporters contre les confrères ne grandit pas le club, qui prend le risque de susciter des incidents graves, dont il sera forcément tenu pour responsable.

Syndicat majoritaire de la profession, le SNJ demande au club des excuses publiques, et se réserve le droit d’exercer des poursuites judiciaires. On peut critiquer la presse et les médias, être en désaccord avec telle ou telle analyse journalistique, mais l’intimidation, l’invective et l’injure n’ont rien à faire dans le débat public.

Le SNJ s’étonne du silence de la Ligue Nationale de Rugby dans cette affaire, lui demande de rappeler au BOPB les règles élémentaires de la liberté de la presse, et d’envisager les sanctions qui s’imposent. Les journalistes ne sont pas là pour assurer la communication du Biarritz Olympique et de ses dirigeants.

Le SNJ apporte son soutien aux confrères visés, contraints d’exercer au quotidien leur métier dans cette ambiance délétère, et rappelle que les journalistes doivent pouvoir travailler sereinement, en toute indépendance et sans pression aucune, que ce soit sur les terrains, lors des conférences de presse ou à l’extérieur.