Formulaire de recherche


SNJ - 33 rue du Louvre - Paris 75002 - 01 42 36 84 23 - snj@snj.fr - Horaires


Communiqués de presse

Affaire Julian Assange, petit rappel des faits


Visé depuis 2010 par un enchaînement d'opérations de diffamation le plaçant au cœur d'une affaire de viol imaginaire, Julian Assange a longtemps été soupçonné à tort de délinquance sexuelle sur le territoire suédois. Alors même que la principale intéressée a toujours récusé de telles allégations [1], la Suède a définitivement abandonné ses poursuites en novembre 2019 : Julian Assange est aujourd'hui lavé de tout soupçon à ce sujet.

Fait notable : le calvaire juridique du fondateur de WikiLeaks a débuté au mois d'août 2010, au moment précis où, comme le démontrent des documents révélés en 2014 par le lanceur d'alerte Edward Snowden [2], l'administration américaine venait de solliciter ses pays alliés pour l'ouverture d'enquêtes pénales à l'encontre du fondateur ainsi que des membres de WikiLeaks, qui venait de diffuser quantités de publications compromettantes pour Washington. Après avoir été cloîtré près de sept ans - plus précisément 2 487 jours - dans un appartement de la petite ambassade de l'Equateur à Londres (où nous savons aujourd'hui qu'il a été espionné dans son quotidien par une société espagnole au service de la CIA [3]), Julian Assange a vu son asile politique réduit à néant par l'actuel président équatorien, Lenin Moreno. Si celui-ci l'a officiellement accusé d’avoir violé des conventions internationales, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer une décision réclamée par Washington, à travers un accord passé avec le FMI [4].

Accusé par les autorités britanniques de ne pas avoir respecté ses engagements en matière de liberté conditionnelle en 2012, le journaliste australien est aujourd'hui enfermé à la prison de Belmarsh, où il a passé plusieurs mois en isolement, bien que libérable depuis le 22 septembre 2019. Sa santé s'étant significativement détériorée ces derniers mois, des médecins estiment que sa vie est en danger [5]. Dénonçant le non-respect des normes onusiennes concernant les périodes d'isolement imposées à Julian Assange, le rapporteur de l’ONU sur la torture Nils Melzer pointe aujourd'hui «les dommages cognitifs et neurologiques» causés au journaliste australien. Pour rappel, en fondant sa société d'édition en 2006, Julian Assange a rendu possibles les fuites les plus massives du 21e siècle, abondamment reprises par les médias internationaux et notamment par la presse française. Entre autres révélations permises par Wikileaks : le meurtre de deux journalistes de l'agence Reuters tués en 2007 par des soldats américains en Irak, les conditions de détention dans la prison de Guantanamo ou encore l'espionnage américain des présidents français dans les années 2000 [6].

Le travail de Julian Assange lui a valu de nombreuses récompenses dont plusieurs prix de journalisme : en 2009, il fait par exemple partie des gagnants dans la catégorie «nouveaux médias» à l'Amnesty International Media Awards ; en 2011, il obtient le prix du journalisme Martha Gellhorn ainsi que le prix de la Walkley Foundation for Journalism pour «contribution majeure au journalisme», en 2019 il se voit attribuer le prix du Club des Journalistes de Mexico, etc.
 

[1] https://www.republik.ch/2020/01/31/nils-melzer-about-wikileaks-founder-julian-assange

[2] https://theintercept.com/2014/02/18/snowden-docs-reveal-covert-surveillance-andpressuretactics-aimed-at-wikileaks-and-its-supporters/

[3] https://blogs.mediapart.fr/segesta3756/blog/191019/une-societe-espagnole-espionnait-pourlacia-les-visiteurs-dassange-londres

[4] https://francais.rt.com/international/60997-julian-assange-lache-par-equateurviolationconditions-asile-accord-fmi

[5] https://www.20minutes.fr/monde/2659687-20191125-sante-medecins-inquiets-etatjulianassange-detenu-londres

[6] https://wikileaks.org/nsa-france/index.fr.html

 

accès pour tous