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De Plurimedia, Media Press fait table rase… et laisse 8 salariés sur le carreau


Dès le rachat de Plurimedia au groupe Lagardère, le nouvel actionnaire Media Press TV a annoncé la couleur. Priorité : diminuer les coûts ! Après un déménagement des équipes levalloisiennes vers Colombes, imposé à la hâte dès les premières semaines de la nouvelle gouvernance, voici venu le temps des coupes dans les frais de personnel. Une « petite restructuration », annoncée sans ménagement en assemblée générale, va conduire huit personnes à perdre leur emploi au service iconographique. Huit personnes licenciées pour « motif économique » !

La situation économique de Plurimedia se serait-elle donc dégradée depuis le rachat ? Pas vraiment. Les résultats commerciaux sont, aux dires de la direction, en ligne avec l’exercice 2018, qui marquait pour la première fois depuis plusieurs années un chiffre d’affaire en croissance. Mais désormais, des « mutations technologiques » et la « nécessité de conserver la compétitivité de l’entreprise » peuvent constituer un motif économique. En externalisant le travail d’iconographie à des équipes implantées en Serbie et en imposant ses outils pour gagner en productivité, la nouvelle direction peut ainsi justifier aisément sa décision de se passer des services de huit salariés qui ont oeuvré à la réussite de Plurimedia. Et dans un service qui compte douze personnes, ceux qui resteront, réduits à un rôle d’interface entre les services serbes et les clients francophones, verront immanquablement leurs conditions de travail se dégrader.

De quoi peser très lourdement sur le moral de tout le personnel. La direction fait mine de s’inquiéter de la détresse des salariés, qu’elle renvoie vers la médecine du travail pour soulager leur inquiétude, mais elle ne reviendra pas sur son projet de restructuration. La « mutation technologique » se poursuivra. Les outils de Media Press, TV Man et Hubert, remplaceront ainsi prochainement les logiciels développés en interne par Plurimedia au cours de trois décennies. Avec quelles conséquences sur l’emploi ? Les gains de productivité espérés justifieront-ils de nouvelles suppressions d’emploi à l’avenir ? Et du côté des clients, la qualité attendue par la presse magazine ou par des prestataires numériques exigeants sera-t-elle toujours au rendez-vous ? Des questions qui restent en suspens…

Auxquelles s’ajoute celle du coût de ces nouveaux outils. L’information consultation sur la stratégie, démarrée le 17 octobre a en effet été l’occasion d’apprendre que leur utilisation serait facturée à Plurimedia, au prix du marché. La nouvelle direction se vantait de vouloir rompre avec le sous-investissement dont pâtissait l’entreprise au temps de Lagardère. Nous apprenons ainsi que l’investissement promis consistera à louer des technologies pour remplacer celles dont nous étions propriétaires !

Plurimedia, « petite pépite » du groupe Lagardère, actionnaire gourmand en dividendes, pouvait jusqu’au rachat déplorer le sous-investissement, mais jouissait d’une belle autonomie. Sa place de leader sur le marché, son hégémonie dans la fourniture de données et métadonnées chez les fournisseurs d’accès Internet, l’entreprise les doit uniquement au professionnalisme de ses équipes, qui ont su s’adapter aux demandes spécifiques des clients et développer une véritable expertise dans son domaine. La stratégie du nouvel actionnaire est au contraire de plier le marché français à ses propres technologies et ses propres normes de production. Un calcul dont rien ne garantit qu’il s’avérera payant. Et dont on peut d’ores et déjà mesurer le coût humain : mise en concurrence avec une main d’oeuvre moins coûteuse, mise sous pression pour basculer au plus vite vers les nouveaux outils, dérive techniciste et perte de sens…


Les représentants SNJ

                                                                                 

                                                                                             

 

 

Paris, le 23 Octobre 2019

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