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Communiqués de presse

31e congrès mondial de la FIJ à Mascate (Oman) du 31 mai au 3 juin

En France, l’Etat doit garantir le financement de l’audiovisuel public


Le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes a rédigé cette déclaration à l’occasion de ce 31e congrès mondial de la FIJ.



En France, les menaces contre l’audiovisuel public se confirment. Son financement n’est désormais plus garanti par l’Etat. Jusqu’à présent, chaque foyer équipé d’un téléviseur devait s’acquitter d’une contribution de 138 € par an. Sa suppression actée, il n’existe plus de garantie de la pérennité de ces groupes - France Télévisions, Radio France, Arte, France Médias Monde, TV5Monde et l’INA - fournissant une information irremplaçable et de qualité dans un contexte de concentration des médias, de baisse généralisée de la qualité de l’information, de polarisation politique et de violence contre les journalistes.

Le nouveau président de la République et ses soutiens, en annonçant cette mesure, prétendent donner du pouvoir d’achat aux Français, comme si l’information n’était pas un bien précieux, et la garantie d’un financement pour la produire, une nécessité démocratique.

Ce message populiste et dangereux consiste à réduire l’information à une potentielle variable d’ajustement budgétaire. Il s’agit surtout d’une privation pour les citoyens et d’une mise au pas des journalistes. Ce mouvement se voit également dans d’autres pays, où les pressions et la réduction des budgets des services publics d’information favorisent l’émergence de systèmes politiques illibéraux, donc le recul des droits.

En France, la contribution à l’audiovisuel public permet aujourd’hui de garantir aux radios, télévisions, documentaires et supports numériques publics un financement de trois milliards d’euros chaque année. Par quoi sera-t-elle remplacée ? Personne ne le sait. À quelle hauteur de financement ? Personne ne le sait. Le risque ? Un effondrement des moyens, l’aggravation de la concentration, une menace pour l’investigation sur les pouvoirs politiques et économiques, des réductions de personnels, une remise en cause du droit d’informer, mais aussi du financement de la création.

La réduction des moyens signifie aussi une augmentation de la précarité. Au mépris du droit, des entreprises de service public imposent déjà à des journalistes web des statuts d’entrepreneurs indépendants, des contrats de sous-traitance pour certains correspondants, bref un démantèlement à bas bruit des droits collectifs des journalistes.

Un appel à la grève a été lancé pour le 28 juin 2022 contre la suppression de la redevance audiovisuelle. Défendre le financement pérenne des médias publics, c’est défendre leur indépendance et leur rôle majeur pour l’information et la culture dans le monde entier.

 

Mascate, le 03 Juin 2022

Thèmes : International (FEJ, FIJ)

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