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Communiqués de presse

Intimidation et répression: l'infâme « esprit Canal » de Bolloré


Le Syndicat National des Journalistes, première organisation de la profession, condamne fermement les représailles abjectes que la direction de Canal+ continue de mener au sein de ses rédactions.



Selon un article du site Les Jours, paru ce mardi 16 février, la direction des Sports de Canal+ aurait licencié trois journalistes pigistes. Cette décision serait une sanction liée à la signature par ces journalistes d’une pétition, en décembre dernier. Dans cette pétition, 150 salariés de Canal+ contestaient le licenciement du chroniqueur Sébastien Thoen et rappelaient leur attachement à la « liberté d'expression, de caricature et de parodie ».

La réponse de la direction avait été aussi inadaptée que choquant e: quelques jours plus tard, le journaliste Stéphane Guy est lui aussi licencié. Le motif serait lié à son soutien affiché à Sébastien Thoen lors de la retransmission d’un match sur Canal+.

Ces sanctions ont clairement pour objectif de mettre au pas des journalistes, à un moment où notre profession subit par ailleurs une crise économique profonde et une vague d'attaques sociales sans précédent.

Hélas pour la presse française et pour la démocratie, le milliardaire Vincent Bolloré a visiblement choisi de consacrer sa fortune à la destruction du journalisme libre et indépendant.

► Nous n’avons pas oublié les multiples procédures judiciaires lancées contre des reporters de Complément d’Enquête, de Bastamag et Mediapart, qui avaient osé informer sur les méthodes d’entreprises du groupe Bolloré. Le milliardaire a heureusement perdu devant les tribunaux mais ces « procès-bâillons » obéissent à une logique d'intimidation des journalistes d'investigation.

► Nous n’avons pas non plus oublié la brutalité avec laquelle ont été traités les journalistes d’I-Télé en 2016. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été poussés au départ à l’issue d’une grève exemplaire de 31 jours. Depuis, I-Télé est devenue CNEWS, avec l'évolution éditoriale que l'on connaît.

► Aujourd'hui, ce sont trois journalistes pigistes qui sont victimes de ces méthodes indignes. Virés pour avoir exprimé leur solidarité avec un collègue ! Cette répression initiée par les dirigeants du groupe Canal+ et leur actionnaire principal est une honte pour l’audiovisuel français.

Le SNJ appelle les pouvoirs publics à réaffirmer (dans les discours mais aussi dans les actes) que dans un pays démocratique comme le nôtre, la liberté d’expression et l’indépendance des rédactions doivent être garanties. Le SNJ exprime également son inquiétude pour d'autres rédactions, comme celle d'Europe 1, qui pourraient prochainement passer sous le contrôle de Vincent Bolloré.

Le SNJ apporte tout son soutien aux salariés de Canal+, victimes d’une violence sociale intolérable.

Le SNJ se tient à la disposition des journalistes licenciés ou menacés pour les accompagner devant la justice s’ils souhaitent faire valoir leurs droits.
 

Capture d'écran du logo de Canal + - Collection SNJ
Paris, le 17 Février 2021

Thèmes : Discrimination

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