Formulaire de recherche


SNJ - 33 rue du Louvre - Paris 75002 - 01 42 36 84 23 - snj@snj.fr - Horaires


Communiqués de presse

[Fédération internationale des journalistes]

Julian Assange ne peut pas être extradé vers les Etats-Unis


Le fondateur de Wikileaks et journaliste d'investigation Julian Assange pourrait être extradé vers les Etats-Unis suite à une décision de la Haute Cour du Royaume-Uni, qui a déclaré ce 10 décembre 2021 que la vie d'Assange ne serait pas en danger s'il était envoyé aux Etats-Unis. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) condamne cette décision et soutiendra tout appel interjeté par l'équipe juridique d'Assange.



Les États-Unis ont gagné leur appel contre une décision rendue en janvier par un tribunal britannique, selon laquelle Julian Assange ne pouvait pas être extradé en raison de préoccupations concernant sa santé mentale. La juge a reconnu que Julian Assange souffrait de dépression et que le risque de suicide était élevé. En cas d'extradition, elle a estimé qu'il était probable que les États-Unis l'envoient en prison dans le cadre de mesures administratives spéciales (MAS) et qu'ils n'empêcheraient pas Assange de se suicider. Elle a donc jugé son extradition « injuste ».

Ce jugement, qui a fait l'objet d'un appel de la part du gouvernement américain, a maintenant été rejeté par les juges de la Haute Cour de Londres, qui ont été rassurés par les promesses américaines de réduire le risque de suicide, en contestant les preuves médicales. La fiancée de Julian Assange, Stella Moris, a déclaré qu'ils avaient l'intention de faire appel de cette décision et l'a qualifiée de « dangereuse et malavisée ».

« Depuis deux ans et demi, Julian est resté dans la prison de Belmarsh, et en fait il est détenu depuis le 7 décembre 2010 sous une forme ou une autre, soit 11 ans. Combien de temps cela peut-il durer ? », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
 

Un long combat contre l'extradition d'Assange

S'il est reconnu coupable, Julian Assange risque jusqu'à 175 ans de prison. Le gouvernement américain l'accuse d'avoir encouragé la lanceuse d'alerte Chelsea Manning à s'introduire dans le système informatique du gouvernement en 2010 et à fournir des informations contenant des preuves évidentes de crimes de guerre, notamment la publication de la vidéo "Collateral murders". Une vidéo publiée montrait, via une caméra embarquée sur un hélicoptère Apache américain en Irak, le tir délibéré de civils par l'armée américaine à Bagdad le 12 juillet 2007. Au moins 18 personnes ont été tuées dans cet incident, dont deux journalistes de Reuters.

La FIJ a soulevé le cas d'Assange aux Nations Unies et s'est jointe à plus de 40 groupes de défense de la liberté de la presse, des droits de l'Homme et de la vie privée pour demander au gouvernement britannique de libérer M. Assange sans plus attendre.

La FIJ et ses affiliés du monde entier ont également appelé à plusieurs reprises le président américain Joe Biden à mettre fin à des années de poursuites politiques contre Julian Assange en abandonnant les charges retenues contre lui.

Le secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a déclaré : « Le jugement d'aujourd'hui est un coup dur pour nos espoirs de voir Julian Assange libre. Il est clair, et cela a été largement prouvé, que l'extradition de Julian Assange vers les États-Unis mettrait sa vie en extrême danger. Nous nous opposons donc à cette décision et nous soutiendrons l'équipe juridique d'Assange dans son appel. Juliann Assange doit être libéré immédiatement ».

Le président du groupe de travail sur la surveillance de la FIJ, Tim Dawson, a déclaré : « Il est extraordinaire que deux des plus hauts magistrats d'Angleterre puissent prendre pour argent comptant les assurances du gouvernement américain. Il y a quelques mois à peine, nous avons appris que les États-Unis complotaient pour kidnapper, voire assassiner Julian Assange. Si Assange est finalement jugé aux États-Unis, cela jettera une ombre sur les journalistes du monde entier. Qui, s'il contrarie le gouvernement américain, ne craindra pas d'être le prochain ? »

 

Bruxelles, le 10 Décembre 2021

Thèmes : International (FEJ, FIJ)

accès pour tous