Formulaire de recherche


SNJ - 33 rue du Louvre - Paris 75002 - 01 42 36 84 23 - snj@snj.fr - Horaires


Communiqués des sections
Section SNJ Aquitaine

Sud Ouest

La direction de Sud Ouest veut supprimer 132 postes


Le PDG de la Sapeso et du groupe « Sud Ouest » Patrick Venries a présenté ce mercredi aux élus du CSE, puis au personnel de Bastide, le « plan stratégique 2019-2022 » de « Sud Ouest », ainsi que le projet de réorganisation de la Sapeso. Le redressement financier de l’entreprise a été souligné. Si ce nouveau plan trace des axes de développement (digitalisation, projet Arche, diversification, nouveaux services), il se caractérise aussi et surtout par une volonté de poursuivre la réduction de la masse salariale de l’entreprise (objectif : moins 10 millions d’euros). Dans ce cadre, il annonce un nouveau Plan de départs volontaires (PDV), cinq ans après un précédent PDV (2013-2014). L’objectif affiché par la direction : la suppression de 132 postes en CDI dans l’entreprise (sur environ 820), dont 18 journalistes.


Angoulême, Jonzac, Tonneins

Au nom de « la rentabilité », la direction a annoncé les fermetures des agences d’Angoulême, Jonzac et Tonneins. En Charente, l’édition serait maintenue, avec Cognac pour « agence centrale ». Quant à l’information sur les zones de Jonzac et Tonneins, elle devrait être assurée par des correspondants locaux de presse.
C’est tout ce que l’on saura à ce stade : la direction n’a apporté aucune réponse aux questions du SNJ quant au devenir des collègues concernés ni à quoi ressemblera cette édition charentaise.
Elle renvoie aux négociations de l’automne. Pas plus d’informations sur l’organisation qui en découlerait pour les autres journalistes concernés, en Charente-Maritime et dans le Lot-et-Garonne.
Par ailleurs, Christophe Galichon, le directeur de la rédaction et des opérations, a indiqué que l’arrivée du nouveau système éditorial CUE (courant 2020) devrait créer deux pôles au sein de la rédaction : d’un côté les « producteurs de contenu » (reporters et photographes), d’un autre, des « éditeurs 100 % bimédia » (ex-SR et Web éditeurs). Il a aussi annoncé la fin de certaines « rubriques à faible valeur ajoutée » comme la Vie des clubs et évoqué la suppression du Guide week-end. L’automatisation de certaines productions (résultats sportifs, électoraux...) devrait se poursuivre ; il a aussi été question de « l’externalisation de la fabrication des pages techniques ».


45 postes à la rédaction, 18 journalistes

Ce plan de rigueur met en avant les difficultés économiques structurelles, communes à toute la presse quotidienne. Il est censé répondre à une situation fragile de « Sud Ouest », confronté à la baisse continue de sa diffusion et de ses ressources publicitaires. Si le SNJ reconnaît la nécessité de réaliser des économies, il s’interroge sur le remède de cheval administré aux salariés de Sud Ouest. Pour 2018, la direction annonce un quasi-désendettement de l’entreprise, une trésorerie et des capitaux propres reconstitués, le retour à un léger excédent.
Le SNJ rappelle que l’actionnaire n’investit pas et que les sacrifices consentis par les salariés, notamment la rédaction avec la perte entre autres d’une vingtaine de postes dans le cadre du projet
d’entreprise (ceci après le départ d’une vingtaine de journalistes lors du PDV 2013-2014), ont largement contribué à ce redressement. Dès lors, l’objectif de 132 suppressions de postes annoncé ce jour laisse un goût amer (1).
D’autant que la direction veut supprimer 45 postes à la rédaction : 18 de journalistes, 9 d’administratifs (secrétaires d’agences locales, hors agences départementales) et 18 postes techniques rattachés à la rédaction. Les journalistes sont encore une fois mis à contribution. C’est trop pour une profession déjà « à l’os » et au regard de l’enjeu que personne ne doit perdre de vue : la production d’une information « maison » fiable, riche, de nature à lutter contre la défiance enracinée des lecteurs. Pas d’info de qualité sans journalistes et pas de lecteurs sans info de qualité.


Négociations et déprécarisation

Ce plan soulève beaucoup de questions. Comment faire toujours plus avec encore moins ? Quelle charge de travail individuelle avec des suppressions de postes et le déploiement d’un nouvel outil éditorial ? Quelles organisations du travail ? Quelle ambition éditoriale ? Pour l’instant, la rédaction est maintenue dans le flou.
La direction a annoncé le calendrier qu’elle voudrait mettre en œuvre : accord de méthode à trouver pour septembre, négociations sur le PDV et la réorganisation de l’entreprise jusqu’à la fin de l’année et premiers départs des salariés retenus dans le PDV en juillet 2020. Le SNJ sera extrêmement vigilant et ne souffrira pas que ce projet relègue au second plan le problème de la précarisation de la rédaction, qui compte une part importante de CDD. Devant les représentants syndicaux, Patrick Vernies a assuré que le PDV ne gelait pas les possibilités de titularisations. Le SNJ défendra pendant ces négociations la ligne annoncée lors des élections professionnelles, approuvée par 89 % de la rédaction : défense des effectifs, déprécarisation, défense des conditions de travail et de la qualité de l’information. La rédaction doit rester mobilisée sur tous ces points.


(1) Projet des suppressions de postes de la direction. Centre d’impression : 46 CDI. DSI : 3 CDI. Rédaction : 45 CDI. Agence : 7 CDI. Sud Ouest Publicité : 31 CDI.

 

Bordeaux, le 10 Juillet 2019

Thèmes : Presse écrite

accès pour tous