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Section SNJ Ile-de-France

Paritaire en PQN

Le SNJ signe l’accord sur les classifications dans la PQN


Entamée en septembre 2016, la négociation marathon sur la grille de classification des emplois dans la presse quotidienne nationale (PQN) s’est achevée en février 2018. Après avoir largement participé aux négociations et obtenu des avancées significatives, le SNJ a signé l’accord fin février 2018. Le SNJ-CGT et la CFDT-journalistes ont également paraphé ce texte. La dernière organisation syndicale représentative, FO, absente lors des négociations, n’avait pas encore pris position début mars.

La grille salariale actuellement en vigueur dans les quotidiens parisiens n’avait pas été revue depuis le début des années 1990. C’est dire si elle était totalement dépassée par l’évolution des métiers dans nos rédactions. La nouvelle grille prend en compte les nouvelles fonctions liées à la production éditoriale sur le web. Ce qui permettra d’en finir avec les discriminations salariales frappant souvent les journalistes chargés de produire de l’information sur les supports numériques. Par ailleurs, certaines fonctions, comme iconographe - renvoyé vers le secrétariat de rédaction ou l’édition dans l’ancienne grille -, figurent désormais dans la classification.

Le SNJ a plaidé avec succès pour le retour à une valeur unique de point - il y en avait trois jusque là, ce qui permettait aux patrons de moduler les hausses en fonction du positionnement dans la grille - et pour le maintien d’un système basé sur des coefficients.

La nouvelle grille s’articule autour de trois grands pôles: production éditoriale (rédacteur-reporter, photographe, éditeur, SR, réviseur, etc.), encadrement de la rédaction (chef de service, premier SR, etc.) et direction de la rédaction. Dans chaque pôle, chacune des fonctions est définie et aucune ne peut se confondre : le SNJ a veillé à ne pas céder à l’injonction à la polyvalence qui accompagne parfois le développement du travail sur les supports numériques. Nous avons également fait ajouter la mention « journaliste » devant chacune des fonctions afin d’écarter une fois pour toutes les contestations par l’administration fiscale, observées parfois ces dernières années, sur des questions liées à l’abattement pour les journalistes.

Dans chaque fonction, sont prévus des niveaux de qualification en fonction de l’expérience et des compétences acquises: 1, 2, 3 et - pour les grands reporters texte, photo ou vidéo -, 4. Les passages d’un niveau à l’autre s’évaluent à partir d’une liste de critères définis dans l’accord. Le SNJ a obtenu que ces critères ne soient pas interprétés de manière purement mécanique et cumulative, comme s’il s’agissait de cocher toutes les cases ! L’accord stipule ainsi qu’il est « possible de passer d’un niveau à un autre même si l’ensemble des critères ne sont pas remplis ». Un examen du positionnement de chaque journaliste sera effectué, au moins, tous les deux ans lors de l’entretien professionnel obligatoire. Mais chaque journaliste pourra, sur simple demande, réclamer cet examen,  à tout moment, de sa classification.

Traduits en coefficients, ces niveaux donnent par exemple dans le pôle de la production éditoriale: 155 (niveau 1), 169 (niveau 2), 184 (niveau 3) et 198 (niveau 4). Le SNJ ne cache pas sa satisfaction devant la hausse des indices les plus bas de la grille. Grande avancée de cet accord, le salaire d’embauche d’un jeune journaliste arrivant dans une rédaction de la PQN (niveau 1) augmente ainsi de près de 100 euros, passant de l’indice 149 à 155. Et au niveau 2, les journalistes actuellement au coefficient 165 devront passer automatiquement à 169, soit une augmentation de 65 euros. 

Pour la plupart des fonctions, avec les trois niveaux à disposition, les possibilités de progression de carrière seront demain plus importantes qu’aujourd’hui. Pour les rédacteurs et les reporters texte, en revanche, elles risquent d’être un peu moins nombreuses: dans la grille actuellement en vigueur, il existe, pour eux, cinq à six indices, en dessous des fonctions d’encadrement de la rédaction; dans la nouvelle, il y en aura donc quatre. Le SNJ a, jusqu’au bout, défendu l’instauration d’au moins un niveau intermédiaire (177) pour les rédacteurs et les reporters, mais faute d’appui des autres organisations syndicales, nous n’avons pas pu obtenir satisfaction sur ce point précis. Comme l’accord sur la classification doit désormais redescendre dans les entreprises et, ainsi qu’il a été précisé dans le texte à notre demande, être « adapté aux situations existantes », tout reste à faire sur ce point : le SNJ recommandera de vérifier que les quatre niveaux, et en particulier le 4 - supérieur aux indices actuels -, sont bel et bien utilisés pour garantir des progressions de carrière. En fonction des grilles et des acquis « maison » dans chaque titre de la PQN, il reviendra sans doute à nos représentants d’argumenter pour la création d’indices supplémentaires, avec prise en compte de l’ancienneté et passage automatique au niveau supérieur.

Le patronat de la PQN (SPQN) a également répondu à la demande conjointe du SNJ et du SNJ-CGT d’organiser dans les prochains mois un cycle de négociations visant à faire bénéficier les journalistes rémunérés à la pige des nouveaux critères de qualification en vigueur dans la PQN. Cela pourra passer par un ajustement en fonction des niveaux d’expérience et de compétences des tarifs du feuillet, des photos ou vidéos, en partant évidemment des planchers actuels. Dans le même esprit, des discussions devront également s’ouvrir pour améliorer le sort des jeunes journalistes en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation.

Les directions d’entreprise ont maintenant deux ans pour mettre en vigueur et améliorer la nouvelle grille de classification dans chaque entreprise de la PQN. Mais rien n’empêche à nos représentants dans les titres de la presse quotidienne où des barèmes minimaux sont appliqués - en particulier aux jeunes nouveaux embauchés -, d’obtenir immédiatement l’alignement sur les nouveaux indices.

 

Paris, le 03 Mars 2018

Thèmes : Presse écrite

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