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Communiqués de presse

[Tribune]

"Libres et responsables"

Nous publions ici la tribune de la rédaction de Béziers, parue ce matin dans l'édition locale de Midi Libre, à la suite de la censure, la semaine dernière, par le P.dg du quotidien, d'un article consacré à la dernière campagne de com' du maire de Béziers Robert Ménard.



"Jeudi 12 février au matin, les lecteurs de l’édition biterroise de Midi Libre n’ont pas découvert l’article rédigé par Arnaud Gauthier, chef d’agence, sur la campagne d’affichage de Robert Ménard pour annoncer l’armement de la police municipale. Le texte n’est pas paru. Le PDG du titre en a demandé le retrait, mercredi soir peu avant l’impression. Motif invoqué : la crainte d’un éventuel procès en diffamation, comme le maire de Béziers en a déjà initié un à l’encontre du journal en novembre dernier. Une crainte non-fondée, l’article n’est en rien diffamant. Ce recul fragilise la rédaction de Midi Libre dans son ensemble, l’agence biterroise en particulier.
Face à l’incompréhension et l’indignation soulevées par cette décision, face à la volonté de démission de son encadrement, la rédaction de Béziers a demandé à la direction une tribune. Un espace où, aujourd’hui, elle écrit sa liberté éditoriale, sa résistance aux pressions, sa responsabilité. Des conditions élémentaires à l’exercice serein de son métier, et pourtant mises en péril par cette décision regrettable.
En acceptant cette publication, le PDG fait un premier pas pour réaffirmer sa confiance envers la rédaction de Midi Libre, de Mende à Montpellier, de Narbonne à Beaucaire, en passant évidemment par Béziers où seul un geste fort pouvait permettre de poursuivre la mission d’information avec la même équipe rédactionnelle.
La plume des journalistes n’est pas folle d’inconscience, elle s’exerce dans un cadre légal et déontologique. Mais en aucun cas elle n’est soumise au chantage ou à l’influence, ni politique ni économique. Si la décision de la semaine dernière a pu le laisser croire, ces quelques lignes sont là pour prouver le contraire.
Aujourd’hui, comme hier, les journalistes doivent pouvoir continuer à exercer leur métier. Ils le feront. Sourds à toute forme de pression. Armés de leur sens des responsabilités. Et demain, ils ne sauront tolérer une nouvelle marque de défiance de la part de leur direction. Ni à Béziers, ni ailleurs".

LA RÉDACTION DE BÉZIERS

Tribune Midi Libre
le 22 Février 2015

Thèmes : Indépendance

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