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Communiqués de presse

Mediapart harcelé par le Procureur de Paris


Quatre journalistes de Mediapart, dont le directeur de la publication, ont été convoqués ce lundi 14 octobre 2019 par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Le procureur, qui leur a donné instruction, semble vouloir ignorer la loi sur la protection des sources des journalistes et le droit constitutionnel des citoyens à être informés.

Les enquêteurs s’intéressaient aux révélations de ce média dans le cadre de l’affaire Benalla. Mediapart avait, dans plusieurs articles, informé sur la violation de son contrôle judiciaire par l’ancien garde du corps et conseiller particulier en sécurité du Président de la République. Les journalistes avaient aussi rendu public le fait qu'un garde du corps élyséen, proche de Benalla, était un spécialiste de « l'effraction et de l'infiltration » et cité son nom.

C'est ce dernier fait qui lui est reproché et Mediapart le conteste  — l’information publiée était légitime — mais accepte évidemment d’en débattre à la seule condition que cela soit devant un juge indépendant. Le média réclame l’application pleine et entière de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Cette loi permet, en effet, de s'affranchir de certaines dispositions s’il s’agit pour les journalistes d’informer leurs concitoyens dans le cadre d’un débat public d’interêt général. Ce que la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg (CEDH) consacre depuis plusieurs dizaines d'années ainsi que de nombreux tribunaux français.

Bien entendu, les confrères et leur avocat se sont rendus à la convocation. D'après Mediapart, ils ont « émis une protestation contre cette nouvelle atteinte à la liberté d’informer (…), ont fait valoir [leur] droit au silence et refusé de répondre à toute question. ».

Le Syndicat National des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, apporte son soutien entier à ses confrères.


Le SNJ constate, qu'après la perquisition de Mediapart tentée le 4 février dernier, sur ordre de procureur, et avortée grâce à l’opposition légitime des journalistes, il y a récidive dans la volonté d’intimider la presse.

L'indépendance des procureurs de tout pouvoir politique est une revendication très ancienne et l’on en comprend, affaire après affaire, toute l’importance.

Le SNJ proteste contre cette succession de pressions de toutes sortes exercées sur les journalistes et appelle la profession à témoigner de sa solidarité.

 

Paris, le 15 Octobre 2019

Thèmes : Liberté

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