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Communiqués de presse

Motion de soutien du Bureau National du SNJ aux salariés de France Antilles


L’année commence fort mal pour la presse écrite quotidienne en France. Après 56 ans d’existence, le groupe France Antilles, placé en redressement judiciaire depuis juin dernier, a été liquidé le 30 janvier par le tribunal de commerce de Fort-de-France. Pour les 235 salariés basés en Guadeloupe, Martinique et Guyane, c’est le terrible épilogue de mois de combat, d’incertitudes et de déceptions. Faute d’avoir bouclé un tour de table financier auquel participait l’État, ce titre met la clef sous la porte. Dans un ultime sursaut au service de l’information locale, les salariés ont sorti, samedi 1er février, une édition exceptionnelle, tirée à 55 000 exemplaires en Guadeloupe et 40 000 en Martinique.

Jusqu’au dernier jour, les salariés ont cru au sauvetage du dernier fleuron du Groupe Hersant Médias, depuis sa fondation par Robert Hersant et sa reprise par ses héritiers dans une succession d’échecs, fermetures, ventes, liquidation, avec toujours le soutien des banques et de l’État, via des aides à la presse dont on se demande bien si elles ne servent pas parfois uniquement à alimenter le compte courant des actionnaires. Tel Philippe Hersant, tranquillement exilé fiscal en Suisse et qui n’a jamais rendu compte de ses errements stratégiques et de gestion.

Réuni en Bureau National mardi à Paris, le Syndicat national des journalistes :

- réaffirme son soutien et sa solidarité envers les journalistes et tout le personnel du groupe France Antilles ;

- déplore qu’en pleine période des élections municipales, temps fort essentiel de la presse locale, un titre d’informations s’arrête, faute d’actionnaires à la hauteur ;

- rappelle la nécessité d’entreprises de presse dans l’équilibre de la démocratie, du pluralisme et de la diffusion de nouvelles sourcées par des professionnels ;

- demande aux pouvoirs publics de prendre conscience de la fragilité d’un secteur en pleine mutation, où l’anticipation stratégique des éditeurs est problématique depuis des décennies, sauf quand il s’agit d’obtenir des subventions, comme l’actuel plan Filières de la presse locale ;

- alerte l’opinion publique sur l’importance de l’acte d’achat pour la survie et le développement de la presse qui ne peut fonctionner sur le modèle de la gratuité si elle veut apporter l’indispensable qualité de fond et de forme, tant sur le papier comme sur le web ;

- espère la renaissance rapide d’un titre quotidien dans cette région d’outre-mer. Pas plus qu’ailleurs, les Antilles n’ont en effet vocation à se transformer en désert médiatique de l’écrit au quotidien.

 

Paris, le 04 Février 2020

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