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Communiqués des sections
Section SNJ Midi Pyrénées

UES Dépêche

Négociations sur les salaires : à nouveau zéro !

Les actionnaires cultivent l’injustice et continuent de capter les richesses

 

La dernière réunion de négociation obligatoire sur les salaires, ce mercredi 11 décembre, a tourné court. Il faut dire que le cynisme des représentants des actionnaires  a atteint des sommets : le DRH Jacques Vernette (assistée de son adjointe DRH Vanessa Alran) ayant annoncé qu’il n’examinerait que les propositions (salariales) qui ne coûtent rien à l’entreprise... Et il a tenu bon son mandat directorial, en n’octroyant rien.

Pour la cinquième année consécutive, il n’y aura pas d’augmentation générale, même minime, pour les salariés de l’UES Dépêche. Aucun geste pour ceux qui restent dans une entreprise dont les effectifs fondent comme neige au soleil. Eux qui subissent comme dans tous les services des surcharges de travail, du stress,… Eux à qui on demande des efforts sans contrepartie depuis des années. Des efforts qui se sont pourtant révélés productifs puisque l’exercice 2019 de l’UES Dépêche va acter d’un résultat largement positif (de près de deux millions d’euros avec les aides de l’État), essentiellement dû aux économies (d’abord de masse salariale) qui sont supérieures de deux millions à la baisse du chiffre d’affaire.

Nonobstant, les salariés ne verront ni participation aux bénéfices, ni augmentation de salaires générale. Ils seront par contre amenés, en 2020, à subir de nouvelles difficultés de fonctionnement et des baisses d’effectifs similaires en 2020, la direction ne remettant pas en cause son plan stratégique qui consiste, pour au moins les deux prochaines années encore, à supprimer 50 postes de salariés en CDI par an.

Les représentants de la famille, actionnaire du groupe à 97%, affirment que la majorité des salariés a été augmentée ces dernières années. Pourtant, on constate que la rémunération moyenne des journalistes de l’UES Dépêche est en baisse et que les minimes augmentations sont d’abord dues à des applications d’accords internes ou externes (prime d’ancienneté, progression automatique, accords nationaux,…) sans lesquels cette « majorité » stagnerait depuis une demi-douzaine d’années, ce qui est d’ailleurs le cas pour nombre de salariés en perte perpétuelle de pouvoir d’achat.

Les DRH ne jurent que par la méritocratie en guise de récompense aux efforts que tous consentent. En matière de justice salariale, on fait quand même mieux. Pour exemple, les primes exceptionnelles attribuées chaque année au mérite ou « à la tête du client » (plus de 82 000 euros en 2018). Non seulement elles ne cessent de croître, mais surtout, elles sont attribuées à ceux qui proposent des noms à la direction, soit les cadres eux-mêmes, qui captent plus de 50% de l’enveloppe. Au regard du montant qui leur est alloué, ouvriers ou journalistes semblent près de 8 fois moins méritants que les cadres aux yeux de la direction. Sans raison. Mais pour les DRH, cet outil directorial permet « de faire justice » aux meilleurs.

Les plus méritants aux yeux de la direction, étant d’abord… la direction elle-même. Car s’il n’y a rien pour l’ensemble des salariés, c’est aussi parce que nos actionnaires-salariés ne cessent de se servir. Les dix plus gros salaires de l’UES ont encore été augmentés lors du dernier exercice (+2%). Le DRH justifie cette augmentation par le retour aux affaires du P-DG actuel après un passage dans un ministère. Il est vrai qu’avant d’occuper son marocain ministériel, notre P-DG déclarait à la haute autorité pour la transparence de la vie publique près de 705 000 euros de salaire net annuel (il avait même, deux ans auparavant, accédé à la première marche sur le podium au concours du parlementaire français ayant les revenus salariaux les plus élevés de France, devançant Serge Dassault, son dauphin). Sans compter que les avantages en nature des gros bonnets augmentant aussi, année après année (+5% en 2018). Entre 2012 et 2018, l’augmentation des dix plus gros salaires de l’UES, a été de 20,1%. Qui dit mieux ? Certainement pas l’ensemble des salariés dont l’augmentation moyenne sur la même période (à effectif constant), est inférieure à 0,7% par an (tous types d’augmentations confondues). Sur six ans, l’augmentation des dix plus gros salaires représente une augmentation de plus de 1% pour l’ensemble des salariés de l’UES… Que la direction refuse d’accorder.

Une autre partie des richesses est aussi captée par les salariés-actionnaires de la Holding financière qui font remonter des « frais de groupe » de chaque entreprise de l’UES. En la matière, le record a été atteint avec une « remontée » de 1,52 million d’euros lors du dernier exercice. Le « journal de la démocratie », avec à sa tête une direction anti-démocratique, confirme brillamment par la voix de ses DRH que le partage des richesses, ce n’est pas sa tasse de thé.

Que l’entreprise gagne de l’argent ou pas, vous n’en verrez pas la couleur ! C’est ce nouveau message d’injustice sociale qui est délivré par la direction lors de cet acte 5 de l’augmentation zéro lors des NAO.

Le SNJ vous engage donc à présent à n’accomplir que vos tâches contractuelles, dans un volume horaire légal. Pas moins, pas plus !
 

 

Toulouse, le 13 Décembre 2019

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