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La commission de la carte
Section SNJ Nord

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Nord-Pas-de-Calais : peut-on encore parler de presse écrite ?

Bilan de mandat 2012-2014 du commissaire régional en Nord-Pas-de-Calais Franck Bazin

Qui a interprété la révolution numérique comme l’annonce de l’émergence d’une nouvelle presse, de nouveaux titres, ne doit pas comprendre le paysage médiatique du Nord-Pas-de-Calais. Les grandes masses n’ont pas changé: garçons et filles font toujours à peu près jeu égal au nombre des nouveaux cartés et la presse écrite, et tout particulièrement la presse quotidienne régionale (PQR), reste le principal pourvoyeur d’emplois. Et un espoir auquel s’accrocher pour les jeunes journalistes en début de carrière.

Grosso modo, année après année, le groupe Rossel (La Voix du Nord, Nord-Éclair, Nord Littoral…)
emploie un bon tiers des nouveaux cartés régionaux. Avec la presse hebdomadaire régionale (PHR), la presse écrite représente près de la moitié des nouvelles cartes. Mais peut-on encore parler de presse écrite? Oui dans la répartition du chiffre d’affaires de ces entreprises où le numérique reste insignifiant. Non dans le quotidien des journalistes qui produisent autant pour Internet que pour le papier. L’occasion de rappeler que les formations spécialisées dans une technique (radio, écrit…) ne sont plus d’actualité.

Mais même ces rocs ne sont pas immuables. La PHR n’est pas au mieux de sa forme, la PQR taille dans les effectifs: après plus d’un an d’un plan de formation qui a permis à de jeunes confrères d’enchaîner les CDD et de décrocher leur carte, La Voix du Nord a décidé de ne plus remplacer les partants (retraites et démissions) à raison d’un poste par édition (27 agences) et par service. Une quinzaine de postes ont disparu, ramenant la barre sous les 350 journalistes pour la rédaction unique de La Voix du Nord, Nord-Éclair et Direct Matin.

Tout espoir n’est pas perdu: 12 nouvelles cartes ont été attribuées dans les rédactions régionales du groupe Rossel… contre 17 en 2013, toutefois. Cette érosion est sensible dans tous les médias et le nombre de nouveaux cartés est en recul. Lors des dix dernières années, une cinquantaine de journalistes recevaient annuellement leur première carte en Nord-Pas-de-Calais. En 2014, ils n’ont plus été que 39, dont trois contrats pro, quatre journalistes à la recherche de piges régulières, et trois salariés d’une télé locale, dans l’urgence, à quelques jours de la liquidation de leur média, faute de fonds publics.

Il n’y a plus d’espoir ? Mais si! Il passe par la formation, la culture, les compétences. Parce que le métier change vite et en permanence et parce qu’il y a des besoins très, très pointus.

Telli est rédactrice en chef d’une revue scientifique spécialisée dans la physique. Inutile de dire que ses compétences scientifiques ont compté pour ce poste au moins autant que son appétence pour le journalisme. Natacha, elle, était juriste fiscaliste avant de devenir rédactrice en chef d’une lettre d’information.

Bien formé, capable de s’adapter à l’évolution des techniques et avec ses qualités propres, ses originalités, le journaliste a de l’avenir!

 

 

Franck BAZIN, le 03 Avril 2015

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