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Section SNJ Côte d'Azur-Corse

Nice-Matin

Plan stratégique : NJJ doit respecter son engagement sur les moyens


Communiqué intersyndical Filpac-CGT - SNJ - CFDT - CFE-CGC - FO.



Reprise de l’actualité, réouverture des commerces et de nos agences, deuxième tour des élections municipales, accès aux plages : notre région sort peu à peu du confinement et du coronavirus qui a marqué le pays depuis mars, occasionnant un fort ralentissement de l’activité économique.

En restant vigilant sur l’évolution sanitaire, le groupe Nice-Matin doit désormais retrouver le chemin de ses ambitions, du développement, de son périmètre et rejoindre le projet voté par les actionnaires et validé par le tribunal de commerce. Le défi est à la fois de tirer les leçons de ces semaines difficiles qui ont créé un trou d’air dans le chiffre d’affaires, tout en générant des économies.

Tous les salariés ont répondu présent en s’adaptant, acceptant des efforts, prenant en charge les coûts du télétravail, gardant leur motivation au service de leurs missions et du lecteur. La bonne tenue des ventes et des audiences web, l’investissement des commerciaux pour conserver le lien avec les annonceurs, ainsi que les retours positifs sur le contenu, montrent la réussite de l’engagement collectif.

Aujourd’hui, l’heure n’est plus à faire durer au-delà du raisonnable ce qui ne devait qu’être provisoire.

Que ce soit le chômage partiel, le périmètre des éditions, le nombre de pages locales : nos trois titres ont vocation à retrouver leur ampleur. Avec tous les moyens nécessaires pour y parvenir, qu’ils soient humains, techniques et financiers.

Depuis le déconfinement, les lecteurs commencent à s’impatienter sur le retour des “vraies” éditions locales. Des demandes de résiliations d’abonnés, au motif du maintien des éditions uniques, se font connaître. Cette situation ne répond pas non plus aux besoins des annonceurs locaux.

Le journal ne peut absolument pas se permettre d’accélérer la perte d’abonnés, ni celle du chiffre d’affaires publicitaire, alors que dans le même temps, la direction a acté une hausse du prix de vente au numéro et des abonnements papiers et couplés au 1er juillet. Hausse du prix qu’il sera quasi impossible de justifier auprès des lecteurs : non seulement on ne leur offre pas de produit additionnel, mais on ne pourra plus compter sur les magazines #Nous et Week-end pour faire passer la pilule.

Aujourd'hui, il est clair que l’actionnaire et la direction profitent de cette crise pour changer le cap du projet, validé de façon quasi-unanime en février. Jamais, dans le projet 75 présenté par Anthony Maarek et adopté par le tribunal de commerce, il n’a été question de fermer des agences et de sacrifier des éditions locales. Bien au contraire, NJJ promettait de mettre les moyens pour développer au moins 4 éditions supplémentaires.

Comment l’actionnaire entend-il améliorer la qualité de notre journal et accompagner son développement en appauvrissant ce qui fait la force du groupe Nice-Matin : son maillage territorial ?

Non seulement la fermeture d’agences et la mutualisation d’éditions n’ont jamais permis de proposer un contenu plus ambitieux, mais nous perdrons encore davantage de proximité avec nos lecteurs. Une telle décision impactera toute la chaîne : journalistes, secrétaires d’agences, personnels techniques, commerciaux, porteurs… Pour quel gain ? Des économies à court terme. Nous connaissons déjà bien cette chanson !

Alors que nous misions sur un actionnaire suffisamment solide pour envisager la pérennité de Nice-Matin, suffisamment imaginatif pour nous tourner vers l’innovation, les premiers signaux envoyés par NJJ laissent présager un recyclage de vieilles recettes déjà largement expérimentées à Nice-Matin : faire toujours plus avec moins.

Alors que l’actionnaire s’était engagé à présenter et discuter avec les partenaires sociaux le plan stratégique et les mesures de réorganisation, des restructurations internes sont déjà actées. Des CDD nécessaires ne sont pas renouvelés sans qu’aucune solution pérenne ne soit trouvée ! Quelle confiance peut-on accorder à cette direction dès lors qu’un contrat n’est pas respecté ?

A l’heure où les éditeurs demandent des aides à l’État, au nom de la qualité de l’information, nous exigeons de façon unie des engagements clairs, dans la perspective du plan stratégique présenté le 3 juillet. Un document qui ouvre des discussions essentielles pour notre groupe, son image, ses emplois et son avenir.

L’ADN de Nice-Matin, Var-matin et Monaco-Matin s’est bâti sur la locale, la proximité, ses implantations et sa capacité à se renouveler avec force et imagination. La rapide progression du web en quelques années, comme la création d’événements, de salons et de magazines en interne, le démontrent aisément.

Nous veillerons à ce que l’objectif du plan stratégique de la direction soit bien de répondre aux besoins d’évolution de l’entreprise, dans l’intérêt du journal, des salariés et de nos lecteurs, et non de servir l’intérêt de quelques-uns. Il serait bien trop facile de prendre le prétexte du coronavirus pour nous faire valider un plan totalement différent.

La réponse aux interrogations doit se faire sans délai. Elle ne doit pas s’abriter derrière un attentisme qui n’a plus lieu d’être. Et croire que retarder les annonces permettrait d’amoindrir les réactions serait une illusion. Les dernières années ont montré que nous savions être aussi réactifs sur l’actualité que résistants pour notre avenir.

Nous TOUS, espérons que le plan stratégique sera à la hauteur de nos attentes pour la pérennité du Groupe et de ses emplois !
 

Nice, le 29 Juin 2020

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