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Section SNJ Ile-de-France

Retour sur deux jours de grève historique à L’Équipe


Au mois de février dernier, deux jours de grève ont entraîné deux non-parutions du journal L’Equipe et un très fort ralentissement de l’activité web et TV. Le projet de suppression du secrétariat de rédaction et de réorganisation du pôle de l’édition du quotidien, la dégradation générale des conditions de travail, ainsi que l’annonce d’un PSE à L’Équipe 24/24 – filiale du Groupe L’Équipe qui abrite L’Équipe 21 – ont servi de détonateurs de ce mouvement de grève.

Le quotidien sportif qui se préparait à fêter ses soixante-dix ans à la fin du mois n’avait plus connu un tel conflit social depuis un quart de siècle. C’est certainement parce que la grève n’est pas dans la culture de nos rédactions que la direction ne craignait pas d’annoncer un PSE à L’Équipe 21 la veille du choc entre Paris-SG et Chelsea en huitièmes de finale de la Ligue des champions de football.

En trois ans et demi, trois plans sociaux et plusieurs réorganisations ont conduit à uneréduction drastique des effectifs et à une dégradation des conditions de travail. Si bien que, depuis plusieurs années, une colère sourde montait progressivement au sein des rédactions de la SAS L’Équipe (société éditrice notamment de L’Équipelequipe.fr,L’Équipe MagazineFrance FootballVélo Magazine).

 

Projet de suppression du SR

Le projet de suppression du SR a suscité de nombreuses inquiétudes et un fort mécontentement concernant les charges de travail, des pertes de salaires et les avenants au contrat de travail. Dans ce contexte explosif, l’Intersyndicale de L’Équipe a appelé les salariés à cesser le travail le lundi 15 février à partir de 18 heures et la journée de mardi faute de réponse officielle et concrète de la direction aux revendications issues des assemblées générales des salariés.

Encore sous le choc de l’annonce, les salariés de la télé du Groupe Amaury ont eu un peu de mal à débrayer d’entrée, mais ont rejoint le mouvement le lendemain après avoir pris connaissance de l’ampleur de la casse sociale. Car même si le nombre de contrats à durée indéterminée (CDI) pourrait passer de 68 à 75, ce PSE vise à réduire de 150 à 95 le nombre de personnes travaillant à temps plein, soit plus d’un tiers de l’effectif, composé d’un grand nombre de pigistes et d’intermittents.

 

60 millions d’euros de pertes

Créée en 1998 et accessible en TNT gratuite depuis décembre 2012, la chaîne du Groupe Amaury a perdu près de 60 millions d’euros sur les trois dernières années. Beaucoup trop pour l’actionnaire qui a décidé de limiter les dégâts en arrêtant l’info en continue pour diffuser des compétitions sportives en direct, comme récemment le biathlon et le volley. Les bons résultats engrangés ces derniers mois n’ont malheureusement pas infléchi la position de la direction qui a choisi de maintenir le cap en taillant dans la masse salariale.

Ce mouvement de grève suivi par l’ensemble des rédactions de l’immeuble du siège social à Boulogne-Billancourt, a conduit à ce que le mercredi 17 février au matin le web et la télé soient en en grève alors que le quotidien n’était pas en kiosque.

Depuis lors, la direction s’est engagée à revoir sa copie au niveau d’un maintien du salaire de 2015 pour les éditeurs et à réduire, lors des prochaines NAO, les disparités salariales entre le web et les autres rédactions, et entre les hommes et les femmes.Et même si beaucoup de revendications – notamment à la télé – sont encore en suspens, les salariés de l’ensemble du Groupe ont adressé avec ce mouvement de grève un message fort à la direction.


Francis Magois, DS SNJ à L’Equipe


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Paris, le 24 Mars 2016

Thèmes : Grève

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