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Section SNJ Radio France

Tulle - Bayonne : quitte à raconter l'histoire, qu'elle soit vraie

Même le Canard n’a pas toujours raison.

C’est le cas de cet article, publié dans son édition de mercredi 22 juillet ("L’interférence du Président micro"), repris par Closer ("Quand François Hollande prend sous son aile une journaliste de Radio France"), par Pure Médias ("François Hollande soupçonné d'avoir pistonné une journaliste de France Bleu Limousin") et par un blog du Monde ("Quand Hollande s’implique (de très près) dans la mutation d’une journaliste de Radio France"). Une information abondamment relayée sur les réseaux sociaux.

Selon le volatile, François Hollande aurait promis aux quatre journalistes de la Locale de France Bleu Limousin, fermée pour faire des économies, de les recaser où ils/elles voudraient. L’une de ces journalistes l’aurait pris au mot et aurait exigé d’être mutée à Bayonne, sur un poste déjà promis à une journaliste bascophone. Nouvelle intervention de l’Élysée, selon le Canard, pour créer un poste supplémentaire et permettre la mutation. La vérité est autre et nous souhaitons la rétablir car plusieurs journalistes sont injustement mis en cause.

Radio France a décidé depuis longtemps – et contre l’avis des syndicats – la fermeture des micros-locales, ces extensions de radios locales avec de toutes petites équipes chargés d’effectuer des décrochages. Les fermetures des micro-locales d’Évreux, Le Havre, La Roche-sur-Yon et Toulon ont été confirmées au CCE de décembre dernier, pour des raisons d’économie. La DRH de France Bleu a été chargée du reclassement des salariés. Pour une fois (la première ?), la Maison s’est très bien comportée et après des entretiens menés avec chacun des 26 personnels concernés (journalistes mais aussi techniciens, animateurs et chargés d’accueil), des propositions ont été formulées, enfin prenant en compte les demandes de chacun.

Certains ont été mutés sur des postes qui étaient à pouvoir. Neuf salariés ont été placés en sureffectif dans la station de leur choix. Un surnombre destiné à être résorbé au premier départ.

La micro-locale (et donc pas la locale) dont parle Le Canard, est celle de Tulle qui appartenait à France Bleu Limousin. Son équipe ne comportait pas quatre journalistes, mais deux, plus deux animateurs, un technicien et une chargée d’accueil. Une journaliste de Tulle a demandé à être mutée à Bayonne. La DRH, ayant constaté qu’il y avait justement un poste à pourvoir à la rédaction, a cru pouvoir s’éviter un nouveau sureffectif. Or le poste était destiné et promis à une journaliste pigiste bascophone et sportive, indispensable à cette station pour continuer à assumer la matinale bilingue. C'est là que Radio France s'est beaucoup moins bien comportée. Il a fallu quatre mois de mobilisation pour que les journalistes de Bayonne puissent se faire entendre.

Le SNJ ainsi que Sud et la CFDT ont déposé un préavis de grève pour demander à Radio France de tenir ses engagements : embaucher un journaliste bascophone et positionner la journaliste en provenance de la micro-locale en surnombre. Ce qui a enfin été fait. Aucun de nous ne sait ce que François Hollande vient faire dans cette histoire. Des critiques, on en a plein à faire concernant les micros-locales : pourquoi cette urgence pour les fermer après des années d’atermoiements ? Faire les choses en temps et en heure aurait permis d’avoir moins de mutations, moins de surnombres dans cette période budgétaire très tendue et moins de personnels devant revendre leur maison à perte. On ne se retrouverait pas avec des locaux sur les bras car le bail est encore en cours, etc.

Pan sur le bec
En somme, il y a beaucoup à dire sur la fermeture des micro-locales, mais pas ce que dit le Canard.

Les informations du volatile sur notre grande maison ont été ces derniers mois d'une grande fiabilité. Mais pas cette fois-ci.

Lire aussi sur le site du SNJ Radio France.

Paris, le 22 Juillet 2015

Thèmes : Médias audiovisuels

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