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Communiqués des sections
Section SNJ Rhône

Le Progrès

Un entretien qui reste à évaluer

CE du 28 mai 2015


Et revoilà le vieux serpent de mer des entretiens individuels ! Relevant du pouvoir de direction de l’employeur, la mise en œuvre de ces entretiens annuels entre le salarié et son supérieur hiérarchique avait fait l’objet d’une consultation du CHSCT il y a exactement deux ans. Le SNJ n’avait pas approuvé, non pas que les élus soient formellement opposés, sur le principe, à ce type de processus, mais considérant que les conditions n’étaient pas réunies, compte tenu de l’absence de confiance, voire du climat de défiance parfois, entre la rédaction et une partie de sa hiérarchie.

Pour rappel, il s’agissait d’une des préconisations du rapport d’expertise Catéis, sur les risques psycho-sociaux dans l’entreprise, rapport par ailleurs remisé aux oubliettes. Pour mettre en place cet outil RH, la direction a commencé par former les cadres. Pourquoi pas. Reste à savoir ce qu’il y aura dans le fameux document.

Interrogé lors du CE, le directeur des Ressources Humaines, Michel Cony s’est appliqué à dédramatiser, préférant le terme « entretien annuel individuel » au terrifiant « entretien annuel d’évaluation » : « Il y a la loi, et l’état d’esprit dans lequel on fait les choses ». Autrement dit : ayez confiance ! Mais la confiance, ça ne se décrète pas, sinon ça se saurait. D’ailleurs, les petits arrangements entre amis, promotions à la « tête du client », et distributions de voyages de presse en cachette, restent trop souvent la règle à la rédaction, a rappelé le SNJ.

A propos de tête du client, petite page de divertissement : https://www.youtube.com/watch?v=vbK_v9AJJyY

Reprenons. Le SNJ a demandé au DRH de ne pas sous-estimer le stress que pourrait provoquer chez certains ce type de confrontation, dans des cas d’extrême tension qui existent, entre confrères, dans certains services. Un salarié peut-il refuser ? Michel Cony a laissé entendre que oui, sans trop de convictions.

Le SNJ maintient son interrogation : quid en cas de difficulté particulière avec son N+1 ? Mais cette situation reste l’exception, n’est-ce-pas ? Rassurez-vous ! Tout ce que vous direz ne sera pas forcément retenu contre vous.

 

On nous cache tout, on nous dit rien…

On le savait sans le savoir, les journalistes affectés au BIG, à Paris, rattachés jusqu’alors, de par leurs contrats de travail respectifs, à leurs titres d’origine, ont changé de statut. Depuis le 1er avril, ils sont tous salariés d’une agence de presse nommée… AGIR. Vieille connaissance au Progrès, cette agence utilisée il y a quelques années pour salarier les journalistes pigistes, avait été intégrée au périmètre du CE du Progrès de Lyon (UES N°2) en 2010, à la suite d’une décision de justice obtenue après une longue bataille juridique par le SNJ. Ce jugement avait permis aux pigistes les plus réguliers de bénéficier notamment des avantages CE, chèques-vacances et locations d’appartements notamment, voire d’intégrer le plan de formation Progrès comme tout salarié.

Cinq ans plus tard, sous prétexte d’avoir transféré tous les pigistes du statut d’AGIR à celui de pigiste Progrès, la direction a décrété que l’agence de presse ne faisait plus partie de l’UES Progrès. Quelle aubaine pour le groupe EBRA, de pouvoir disposer d’une coquille vide assortie du statut d’agence de presse, pour doter enfin le BIG de son propre statut juridique. Sauf que… jamais les élus d’aucune instance, ni même le CE, n’ont été informés de la sortie d’AGIR du périmètre Progrès. En clair, la direction, par souci de maintenir une certaine opacité sur les « activités parisiennes » du groupe, a mis le pied en touche, en oubliant volontairement d’informer les instances représentatives du personnel.

Un oubli pas vraiment réparé, lors du dernier CE, le DRH Michel Cony n’ayant d’autre alternative que de se contenter d’une réponse sibylline : « Il n’y avait plus de salariés dans AGIR, qui était devenu une coquille vide depuis le mois de mai 2013. L’agence a été cédée par le groupe Progrès SA à l’Association de la fédération des journaux du groupe EBRA ». Keuwah ? Première nouvelle. A quelle date, cette cession ? Michel Cony : « Je n’ai pas la date de la cession ».

Si les élus sont habitués au service minimum en matière de dialogue social, la rétention d’information nous rapproche à grands pas du délit d’entrave. Si seulement la négociation individuelle avec les journalistes du BIG, sur les termes de leur nouveau contrat de travail, s’était bien passée… Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. La possibilité de rentrer dans leurs titres, en cas de refus de signature du nouveau contrat, s’est transformée pour eux au mieux en rupture conventionnelle (L’Alsace), au pire en procédure de licenciement (Dauphiné Libéré). Voilà pourquoi il fallait surtout tenir à l’écart les syndicats de cette négociation, forcément déséquilibrée, en ces termes : signez-là, sinon c’est la porte ! Pour des salariés qui ont assumé le risque de s’engager dans cette aventure, sans grande visibilité (la preuve), c’est ce qui s’appelle se faire remercier.


Vos élus (SNJ) de CE :
Christine Morandi
Jean-Philippe Michaud
Vincent Lanier
Yves Spahis

Représentant syndical au CE : Philippe Perroud


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Commission de la Carte : le vote, c’est jusqu’à jeudi 13 heures !

Prenez cinq minutes pour participer à notre enquête nationale sur l’évolution des conditions de travail des journalistes

 

 

Lyon, le 28 Mai 2015

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