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Élections carte de presse

Les élections triennales

L’édito du "Journaliste"

Qualité

Il y a de plus en plus de médias et de moins en moins de cartes de presse. En janvier 2012, nous étions 36815 journalistes contre 37415 deux ans plus tôt.
En cause, la précarisation de la profession, les crises successives de la presse et les coupes claires dans les effectifs. Quand ce n’est pas un plan social, c’est une clause de cession qui vide les rédactions, sans espoir ou presque de remplacements. Et en même temps que fondent les équipes rédactionnelles s’accroissent les mauvaises conditions de travail : journées à rallonge sans augmentation de salaire, multiplication des services avec la généralisation du multimédia ou encore prééminence des tâches techniques sur le fond, rendant de facto les déplacements sur le terrain plus difficiles.

La tendance de nombreux patrons de presse aujourd’hui est de s’intéresser plus à la forme qu’au contenu. Et à la notion de bonne information, ils répondent « audience » ou « pages vues » sur le web. La multiplication des clics sur Internet est pour eux synonyme de qualité. C’est la profession toute entière, ici, qui est embarquée sur une pente dangereuse.

« On veut informer vite au lieu d’informer bien. La vérité n’y gagne pas  » écrivait déjà Albert Camus en 1944 dans Combat. Le journalisme est toujours bousculé par «  la dictature de l’urgence  », résume pour sa part Ignacio Ramonet dans son dernier ouvrage, L’explosion du journalisme. Une mécanique intégrée par l’Internet, qui réduit les limites réelles du temps et de l’espace. La rapidité exigée par les hiérarchies pour délivrer une information ébranle les fondements même de notre profession. Quitte à se tromper. On rétrograde la qualité du contenu au second plan, qui reste pourtant l’un des combats historiques du SNJ depuis 1918, mais aussi de toute la profession.

C’est même un des fondamentaux déontologiques d’un « journaliste digne de ce nom ». Dans sa Charte d’éthique professionnelle des journalistes (1918-38-2011), le SNJ précise en effet que «  le journalisme consiste à rechercher, vérifier, situer dans son contexte, hiérarchiser, mettre en forme, commenter et publier une information de qualité ; il ne peut se confondre avec la communication. Son exercice demande du temps et des moyens, quel que soit le support. Il ne peut y avoir de respect des règles déontologiques sans mise en œuvre des conditions d’exercice qu’elles nécessitent.
La notion d’urgence dans la diffusion d’une information ou d’exclusivité ne doit pas l’emporter sur le sérieux de l’enquête et la vérification des sources
 ».

C’est à chacun des 36815 journalistes d’y veiller.

Anthony BELLANGER
Premier secrétaire général

Edito du supplément au n° 304 du Journaliste (mars 2012).

Le site du SNJ dédié aux élections à la CCIJP

le 03 Avril 2012

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