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La commission de la carte

La “Supérieure”

par Suzanne De Morlhon

Suzanne de Morlhon (France 3), membre de la Commission supérieure, se représente. Suppléants : Béatrice Malaussena (Le Monde), élue sortante de la Première instance, et Pierre Desfassiaux (La Voix du Nord, retraité).

La Commission supérieure :

une instance d’appel à l’écoute des journalistes

Tout journaliste qui s’est vu refuser sa carte par la Commission de première instance peut faire appel de cette décision auprès de la Commission supérieure. Il a un mois pour déposer son recours auprès du président de la Commission supérieure par lettre recommandée avec accusé de réception. Le non respect de ces dispositions a entraîné l’irrecevabilité de plusieurs demandes mal orientées. La composition et le fonctionnement de la Commission supérieure sont différents. Elle est présidée par trois hauts magistrats et comprend une représentation paritaire de la profession, une voix pour les journalistes, en l’occurrence pour le SNJ qui y siège avec ses trois élus, un titulaire et deux suppléants, et une voix pour les patrons de presse. Elle se réunit une à deux fois par mois pour répondre aux demandes qui ne cessent d’augmenter : 284 pour le mandat précédent et déjà 360 pour le mandat en cours.

Le journaliste est entendu

L’autre particularité de cette instance, c’est qu’elle convoque le journaliste pour défendre son dossier. Il peut se présenter seul ou accompagné d’un avocat, d’un représentant syndical ou d’un confrère. Cette rencontre est souvent très positive pour mieux exposer des situations de plus en plus complexes et difficiles à vivre dans notre profession. La précarité est de plus en plus criarde et elle touche à présent toutes les tranches d’âge et les différentes catégories de presse, des jeunes auxquels on demande de plus de plus de diplômes et de disponibilités aux plus âgés poussés vers la sortie. Bien entendu les pigistes sont les premiers concernés, mais les plans de départs n’épargnent personne. Aussi sommes-nous amenés devant des situations de détresse à sortir des normes et à accorder des cartes avec de faibles revenus lorsque il est prouvé que le journalisme est l’occupation professionnelle principale, régulière (même avec de terribles vides) et rétribuée. De toutes façons, le Conseil d’Etat, appelé à statuer en dernier recours, va à présent dans ce sens.

On comprend combien il est important pour les journalistes d’avoir dans cette instance des confrères et des consoeurs capables d’expliquer les difficultés du métier à des magistrats, qui sont d’ailleurs très à l’écoute eux aussi. Cette proximité permet également aux journalistes de corriger des informations approximatives et parfois d’actualiser leur dossier, ce qu’ils ne font pas toujours auprès de la Commission de première instance, d’où les dossiers renvoyés devant elle - ils sont au nombre de 28 pour cet exercice - ; ce qui est regrettable car cela les retarde pour l’obtention de leur carte, mais leur donne la possibilité de l’obtenir. Quant aux éclaircissements apportés, ils ont permis à 109 journalistes d’ obtenir leur carte.

Le journaliste est défendu

En Commission Supérieure, les trois représentants du collège "journalistes" sont tous des élus du SNJ. Ils sont représentatifs des différentes catégories professionnelles, l’audiovisuel (France 3), la presse quotidienne nationale (Le Monde) et la presse quotidienne régionale (Le Berry républicain).

Leur spécialisation permet à nos consoeurs et confrères de mieux appréhender des dossiers de plus en plus complexes, vu l’évolution des métiers et des tâches dans la télévision publique ou privée, dans la presse écrite et internet par exemple.

Le mélange des genres, animation-information à la radio ou à la télévision, l’opacité des dénominations entre documentation et information, réalisation et journalisme, demandent de la part de la Commission des éclairages professionnels où les représentants du SNJ sont de précieux auxiliaires. Il s’agit également de discerner les vrais journalistes de ceux qui revendiquent une carte pour des raisons de dégrèvement financier ou pour bénéficier d’entrées dans des musées ou des salons professionnels. La vigilance est également de mise pour défendre la rigueur et les exigences du métier de journaliste. Il faut savoir dire "non" quand des preneurs de son revendiquent le titre de journalistes - et le Conseil d’Etat nous a donné raison - ; quand des rédacteurs de sites d’organismes publics ou des directeurs non salariés se déclarent journalistes. Et là encore le Conseil d’Etat nous a suivi.

Suzanne de Morlhon

 

le 01 Janvier 2009

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