86 % de grévistes à la rédaction du Progrès ! Combien au Dauphiné ?
Les élus SNJ du Dauphiné libéré félicitent la section SNJ et l'ensemble de la rédaction du Progrès pour sa forte mobilisation ce jeudi 7 avril. Pour la première fois depuis bien longtemps, 86 % des journalistes en CDI hors encadrement ont fait grève, obligeant à des regroupements d'éditions et une alimentation bien moindre du site internet. Au cœur de leurs revendications : des conditions de travail et un temps de travail acceptables, des salaires revalorisés et un pouvoir d'achat préservé, un projet éditorial qui a du sens. Autant de demandes qui pourraient être celles des salariés du Dauphiné libéré.
Leur grève fait suite à celle de l'Est républicain et du Républicain lorrain. A chaque fois, ce sont les manques de moyens humains et matériels, nouvelle politique du groupe Ebra, qui sont en cause.
Pendant ce temps, au Dauphiné libéré, rien ne change ou si peu : la direction a reculé sur l'application du télétravail, mais sans oublier son discours infantilisant. Face à nos arguments logiques, fondés sur notre connaissance du terrain et de nos collègues, elle accepte le télétravail le week-end, « pour une période expérimentale, à condition que les journalistes se trouvent à moins de vingt ou trente minutes de l’agence en cas de reportage urgent, que les appels soient bien transférés sur les portables des journalistes travaillant de chez eux et que les mails soient consultés en temps et en heure ». Oubliant que pendant le confinement, toutes et tous, nous avons largement assuré nos missions dans des conditions autrement plus difficiles.
On imaginait que la rédaction en chef faisait confiance à ses journalistes, on voit qu'aujourd'hui, elle les méprise, allant jusqu'à restreindre le télétravail au maximum pour avoir à l’œil et à disposition ses équipes dans les rédactions.
Désormais, il ne tient qu'à la rédaction du Dauphiné libéré de se prendre en main : est-on prêt à accepter toujours davantage de tâches sans revalorisation ?
► Un management débordé par les réunions, et par conséquent de plus en plus coupé du terrain ?
► Une direction déconnectée de notre réalité et au double discours, qui dénonce le travail en silos mais impose à tous les départements des règles pensées depuis sa tour d’argent (application du télétravail, matinales, multiplication de réunions chronophages…) ?
► Un groupe qui ignore nos besoins et nous dicte des procédures toujours plus contraignantes (l’usine à gaz des notes de frais, le blocage des sites internet…) ?
► Des journées de plus en plus longues (avec les matinales, notamment) sans aucun retour financier, en particulier pour les derniers arrivés qui constatent des salaires en-deçà de ce qui se pratique ailleurs et pâtissent les premiers du rythme de travail et de la multiplication des tâches ?
► Des reportages qui nous coûtent de l'argent en raison d’indemnités kilométriques insuffisantes ?
► De la souffrance au travail en augmentation et avec, des risques psycho-sociaux accrus, mais une direction qui se défausse à chaque occasion ?
Et, c’est symptomatique, on déplore de plus en plus de départs volontaires, de démissions de jeunes notamment, mais la direction ne se pose aucune question. Les membres du SNJ du Dauphiné libéré sont prêts à organiser, soutenir et accompagner un mouvement de grève, mais on ne fera pas grève tout seuls. C'est désormais à chacun d'entre nous de répondre à cette question : suis-je prêt à faire grève une journée ?
On attend votre réponse sur l'adresse : snj.alpes@gmail.com.