Annexe sur la mise en place de systèmes rédactionnels informatisés dans la PQR
1. Responsabilité des journalistes. La mise en place des nouvelles techniques au sein des entreprises de la presse quotidienne régionale ne modifiera ni le rôle ni la responsabilité des journalistes. En conséquence :
la rédaction est chargée du contenu et de la forme rédactionnelle, d’une part, de la hiérarchisation et de la mise en valeur de l’information, d’autre part ;
le texte rédactionnel, quelle qu’en soit l’origine, doit être validé par la rédaction, laquelle délivre le bon à tirer.
2. Modalités d’introduction des nouvelles techniques dans les rédactions. Les systèmes rédactionnels doivent être utiles et utilisables.
Utiles : ils devront enrichir la recherche, la coordination et la présentation de l’information, ainsi que la gestion ;
Utilisables : ils devront comporter le minimum de contraintes susceptibles de perturber le travail intellectuel des journalistes.
Le choix des solutions techniques (matériel, logiciels) et d’organisation (circulation de l’information, procédures, répartition des fonctions) sera guidé, entre autres considérations, par les deux objectifs ci-dessus.
Afin de préparer la nécessaire évolution technique et de connaître les types d’organisation les mieux adaptés - notamment en matière de circulation de l’information, de consultation et d’utilisation des textes ou documents (archives, banques de données, articles déjà rédigés, etc.) - les journalistes et leurs représentants devront disposer de la plus large information sur ces nouvelles techniques. Ils seront invités à formuler toute suggestion sur les méthodes de travail pratiques les concernant.
Cette information sera présentée auprès du CE et du CHSCT.
Les choix définitifs appartiennent à la direction.
3. Rédaction sur console. La mise en place des systèmes rédactionnels informatisés se traduira, entre autres, par la mise à disposition de matériels qui seront utilisés par les journalistes :
soit pour la consultation de documents entrés dans le système (1) ;
soit pour la rédaction de leurs propres textes, soit pour recréer un texte à partir de textes extérieurs nécessitant un remaniement important.
Afin de préserver leur créativité, sans pour autant conduire à une double frappe, les journalistes qui ne pourraient rédiger directement sur console à l’issue de la formation initiale disposeront, pendant une période de transition, des moyens et du complément de formation nécessaires :
pour s’adapter aux nouvelles méthodes de travail en fonction de l’organisation spécifique de l’entreprise ;
éventuellement, pour accéder à une fonction différente.
Au-delà de la période de transition, lorsque le travail l’exigera, la direction pourra faire saisir la copie par un personnel spécialisé.
Outre le texte lui-même, les journalistes, sous réserve des responsabilités traditionnelles des secrétaires de rédaction (ou d’édition), n’auront à introduire que les informations, codées ou non, nécessaires à :
l’identification du texte et de son auteur (laquelle ne doit pas constituer un moyen de quantification du travail des journalistes) ;
le classement rédactionnel ;
la mise en valeur du contenu fondamentale pour la compréhension (mots en italique ou en gras, titres, intertitres...) ;
la présentation des textes conforme aux règles (capitales, abréviations, nombres en lettres ou en chiffres, symboles) ;
la validation et/ou le verrouillage (2).
En tout état de cause, les procédures codées correspondantes ne doivent pas constituer une charge de travail astreignante.
Le journaliste aura, dans tous les cas, le moyen de faire la preuve de la version qu’il aura rédigée et/ou validée. Il aura la possibilité de conserver sa version validée.
(1) Textes rédigés ou en cours de rédaction, illustrations, dépêches, banques de données internes ou externes, archives, etc.
(2) L’opération de verrouillage rend impossible l’effacement - même involontaire - d’un texte par toute autre personne que son auteur. A partir de ce verrouillage, le texte sera conservé en mémoire de l’ordinateur central durant un temps défini par le programme. Le code de verrouillage peut également autoriser la consultation du document par certaines personnes désignées, l’interdire à d’autres.
4. Secrétariat de rédaction et/ou d’édition. La mise en place de ces systèmes doit contribuer à faciliter et à améliorer le travail des secrétaires de rédaction et/ou d’édition.
Les secrétaires de rédaction (ou d’édition) disposeront d’outils leur permettant la visualisation pour consultation des informations qu’ils ont en charge (textes rédigés, dépêches, documents d’archives et de banques de données, illustrations, etc.).
Ils pourront introduire directement les corrections, ajouts ou suppressions qu’ils souhaitent apporter à ces informations, les données de mise en valeur, ainsi que les indications de gestion de l’information.
Quels que soient les outils et les techniques mis en place :
la conception du plan de page relève de la responsabilité de la rédaction ;
le mode de réalisation définitive de la page fera l’objet de négociations adaptées aux choix technologiques des entreprises ;
la validation de la page relève de la responsabilité rédactionnelle.
5. Garanties concernant l’emploi. Une garantie d’emploi est accordée à tout journaliste professionnel salarié permanent dont le poste ou la fonction disparaîtrait, ou changerait de nature en raison directe ou indirecte de la mise en place de systèmes rédactionnels informatisés.
Cette garantie s’assortit d’une garantie de la ressource de l’intéressé qui est attachée à sa qualification.
Elle s’accompagne, par ailleurs, d’une possibilité de formation permettant :
l’adaptation aux nouveaux matériels et à l’organisation du travail qu’ils génèrent ;
la reconversion vers une autre fonction de la rédaction ou, avec son accord, vers une autre catégorie professionnelle.
Une structure nationale paritaire sera mise en place afin d’assurer la gestion des fonds affectés à la formation et de définir le contenu de celle-ci.
6. Problèmes de surveillance sanitaire. En cas de modification des conditions de travail, le CHSCT est consulté avant toute mise en place de celles-ci.
Les parties se rencontreront d’ici trois ans pour faire le bilan du présent accord.