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Communiqués de presse

[Fédération internationale des journalistes]

67 assassinats de journalistes en 2022 : la FIJ exige des actions immédiates


La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a renouvelé le 9 décembre, son appel à la communauté internationale pour qu'elle prenne des mesures concrètes afin de protéger la sécurité et les libertés des journalistes, après avoir enregistré un pic du nombre de journalistes tués ou emprisonnés en 2022. Le vote de la Convention de la FIJ par l’Assemblée générale des Nations Unies est devenu urgent. A l'approche de la Journée internationale des droits de l'homme, la FIJ a publié ses derniers chiffres mondiaux : depuis le 1er janvier 2022, elle a recensé 67 meurtres de journalistes et d'employés des médias dans l'exercice de leurs fonctions, contre 47 en 2021, soit un renversement de la tendance à la baisse enregistrée ces dernières années.



La guerre en Ukraine est à l'origine de 12 décès dans les médias, le nombre le plus élevé parmi les 21 pays où des incidents mortels ont été enregistrés. Mais le règne de la terreur des organisations criminelles au Mexique et l'effondrement de l'ordre public en Haïti ont également contribué à la recrudescence des meurtres, avec respectivement 11 et 6 cas documentés.

Les journalistes colombiens sont confrontés à une recrudescence de la violence, qui menace de faire à nouveau de ce pays une zone de mort pour les journalistes et les professionnels des médias et de briser les perspectives de liberté des médias après l'accord politique qui a mis fin à des décennies de guerre civile sanglante.

En Asie-Pacifique, le nouveau pouvoir aux Philippines n'a apporté aucun répit aux attaques meurtrières contre les journalistes, avec 4 meurtres au cours de la première année de la présidence de Ferdinand “Bongbong” Romualdez Marcos Jr, tandis que cinq journalistes ont perdu la vie dans la crise politique au Pakistan.

Au Moyen-Orient et dans le Monde Arabe, le nombre de meurtres de professionnels des médias est passé de trois l'année dernière à cinq, dont celui de la journaliste chevronnée d'Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, abattue en plein jour. Quatre journalistes ont été tués au Tchad et en Somalie, ce qui signifie que l'Afrique a enregistré le plus faible nombre de décès parmi les cinq régions figurant sur la liste des tués de la FIJ, derrière les Amériques (29), l'Asie-Pacifique (16), l'Europe (13) et le Moyen-Orient et le Monde Arabe (5).

« La recrudescence des assassinats de journalistes et d'autres professionnels des médias est un grave sujet de préoccupation et un nouvel appel au réveil pour que les gouvernements du monde entier prennent des mesures pour défendre le journalisme, l'un des principaux piliers de la démocratie », a déclaré le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger. « L'absence d'action ne fera qu'encourager ceux et celles qui cherchent à supprimer la libre circulation de l'information et à saper la capacité des gens à demander des comptes à leurs dirigeants, notamment en veillant à ce que ceux et celles qui ont du pouvoir et de l'influence ne fassent pas obstacle à des sociétés ouvertes et inclusives. Il est désormais temps que l’Assemblée générale des Nations Unies vote la Convention pour la protection et la sécurité des journalistes de la FIJ ».

La liste de la FIJ montre également que la répression politique a fait son apparition en 2022, de la Chine à la Biélorussie, de l'Égypte à Hong Kong, en passant par l'Iran, le Myanmar, la Turquie et la Russie, dans le but de réduire les médias au silence et d'écraser les manifestations en faveur de la liberté. Les journalistes ont été parmi les premières victimes de la répression, avec au moins 375 journalistes et travailleur.se.s des médias actuellement derrière les barreaux, un nouveau record depuis deux ans, lorsque la FIJ a commencé à publier des listes de journalistes emprisonné.e.s pour marquer la Journée internationale des droits de l'Homme.

La Chine et ses alliés à Hong Kong arrivent en tête de liste avec 84 journalistes emprisonné.e.s, suivis par le Myanmar (64), la Turquie (51), l'Iran (34), le Belarus (33), l'Égypte (23), la Russie et la Crimée occupée (29), l'Arabie saoudite (11), le Yémen (10), la Syrie (9) et l'Inde (7).

« Ces sinistres chiffres jettent de sérieux doutes sur la volonté politique des gouvernements de faire face à des menaces aussi graves pour la liberté des médias », a ajouté M. Bellanger. « Le nombre de journalistes détenus pour avoir simplement fait leur travail tourne en dérision les nobles déclarations sur les droits de l'Homme et la liberté des médias faites par trop de gouvernements et claironnées lors de conférences internationales. Ces engagements sonnent faux pour ceux et celles qui croupissent dans des prisons sans qu'aucune charge ne pèse sur eux et elles et sans qu'aucune base légale ne justifie leur arrestation. Il est temps que la communauté internationale agisse pour que tous les journalistes détenus illégalement soient libérés ».

 

Bruxelles, le 09 Décembre 2022

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