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Communiqués de presse, Comité national

En 2021

Déontologie et ligne éditoriale : le désaveu de quatre rédactions

MOTION votée à l'unanimité


De la condamnation de Brigitte Barrèges, maire de Montauban, à celle de Nicolas Sarkozy, quatre rédactions ont, en seulement un mois, réaffirmé que leur mission d’informer et leur crédibilité ne devaient pas être entachées par des éditoriaux contraires à l’éthique de la profession.



La Dépêche du Midi :
« Sous-titre de La Dépêche du Midi, "Le journal de la démocratie" l’est-il encore ? On peut légitimement se poser la question. Surtout lorsqu’un chef de rédaction départementale (celle du Tarn-et-Garonne) remet en cause les fondements de la démocratie dans un billet paru ce mercredi 10 février 2021 et intitulé « Les juges contre le peuple ? ». Commentant la décision de justice qui a condamné la maire de Montauban, Brigitte Barèges (LR), l’auteur se livre à un exercice de démagogie populiste et d’insinuations contraires à la déontologie (...) Les journalistes de La Dépêche ne peuvent se sentir impliqués dans cet écrit qui abaisse le niveau du débat au lieu d’éclairer le lecteur. Ils ne peuvent cautionner que soient ainsi foulées au pied les valeurs de démocratie, de justice et les principes déontologiques. Ce billet n’engage que son auteur, voire la hiérarchie de la rédaction et la direction qui, nous n’en doutons pas, lui apporteront leur soutien, volontairement ou sur ordre. Aucun journaliste de La Dépêche digne de ce nom ne saurait se reconnaître dans ce billet nauséeux ».
(SNJ Dépêche du Midi, 11 février 2021)

► Le Parisien :
« L’édito du jour, signé par le directeur des rédactions du Parisien / Aujourd’hui-en-France Jean-Michel Salvator, suscite de nombreuses réactions au sein de la rédaction (...) Les organisations syndicales (SNJ, SNJ-CGT, SGJ-FO, SNPEP-FO, SGLCE-CGT), la SDJ et le collectif des femmes se désolidarisent de ce texte dont la teneur ne correspond pas aux valeurs portées depuis 77 ans par le Parisien ».
(Le Parisien, le 2 mars 2021)

► Ouest-France :
« Ah, qu’elle est belle la devise imprimée chaque jour à la une d’Ouest-France : "Justice et liberté" ! Mais de quelle justice et de quelle liberté est-il question ?, a-t-on envie de se demander après avoir lu l’éditorial du 6 mars intitulé : « Affaire des écoutes, le grand malaise ». Est-ce une justice qui sanctionnerait les faibles et glisserait sur les turpitudes des puissants ? Est-ce la liberté d’user et d’abuser de son statut de dirigeant d’un journal pour imposer ses idées, au mépris des principes affichés par le même journal : informer avec rigueur au service des lecteurs, respecter le pluralisme, défendre la démocratie et ses institutions…»
(SNJ Ouest-France, le 9 mars 2021)

► Paris Match :
« Choquée, la rédaction de Paris-Match se désolidarise de l’édito de son directeur Hervé Gattegno à paraître jeudi, sous le titre « Une étrange affaire », dans lequel il qualifie notamment de « peine infamante » la condamnation en première instance de Nicolas Sarkozy devant le tribunal judiciaire de Paris pour des faits de "corruption" et de "trafic d’influence" dans l’affaire dite Bismuth. S’adressant à un large public, Paris Match n’est pas un journal d’opinion, encore moins une officine partisane. La vocation de notre magazine, depuis sa création en 1949, a toujours été de relater , expliquer, mettre en perspective, décrypter l’actualité pour ses lecteurs. Une telle prise de position porte atteinte à notre journal et à sa rédaction. »
(Paris Match, le 10 mars 2021)

Le Comité national du SNJ, réuni ce 12 mars 2021, constate l'accord sur ces fondamentaux déontologiques d’une profession qui réagit aux dysfonctionnements qu’elle constate dans ses rangs. Il félicite les consœurs et confrères qui réaffirment la primauté de la qualité d’une d’information de qualité, indépendante et pluraliste.

Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession les remercie et appelle toutes et tous à militer pour une reconnaissance légale de toute équipe rédactionnelle qui, seule, peut s’opposer collectivement aux exigences indues des actionnaires, directions et services marketing. Il va prendre l’initiative d’une coordination pour construire et faire aboutir cette nécessité dans un contexte où les citoyennes et citoyens ont, plus que jamais, besoin de reprendre confiance dans leurs médias.

 

 

Paris, le 12 Mars 2021

Thèmes : Indépendance

accès pour tous