Formulaire de recherche


SNJ - 33 rue du Louvre - Paris 75002 - 01 42 36 84 23 - snj@snj.fr - Horaires


Communiqués des sections
Section SNJ Languedoc-Roussillon

Midi Libre

Des départs massifs et une profonde défiance

Newsletter

Au cours d'une réunion avec la présidence et la direction, le jeudi 26 novembre, puis lors de la réunion du Comité d'entreprise le lendemain, les représentants et élus du SNJ ont pu prendre connaissance du vaste plan de réorganisation déclenché par l'arrivée de La Dépêche et l'ouverture de la clause de cession. Environ six heures d'échanges ont été consacrées à ce sujet essentiel desquelles il ressort un désaccord de fond.

1/ La direction n'a pas (encore ?) pris la mesure de l'hémorragie qui se produit à la rédaction. Dégoûtés, découragés, désabusés, inquiets, de nombreux confrères et consoeurs ont décidé de quitter le journal. La clause de cession n'est pas seulement une aubaine pour les plus anciens d'entre-nous. Elle marque aussi une profonde défiance pour les projets éditoriaux et les organisations proposées, pour le mode de management. Au final près de 25% d'entre nous pourraient quitter Midi Libre, soit au total environ 40 journalistes. Un départ massif sans précédent dans l'histoire de notre journal !

2/ La réorganisation présentée par la direction a été bâtie sur l'hypothèse d'une trentaine de départs. Une évaluation qui correspond d'ailleurs à celle du business plan présenté par la Dépêche à ses créanciers. La multiplication des clauses rend cette réorganisation - déjà très tendue dans sa version initiale - totalement caduque, inopérante. La position maintes fois affirmée par la direction, qu'aucun départ ne serait remplacé apparaît aux yeux du SNJ totalement dogmatique, sans rapport avec ces nouvelles réalités et totalement incompatible avec la moindre ambition

éditoriale. Les pressions, les remarques inadmissibles sur la charge de travail prononcées par certains responsables illustrent les tensions et laissent augurer des lendemains très compliqués.

3/ La mise en place autoritaire d'un tel plan aurait des conséquences graves sur des journalistes déjà soumis à plusieurs plans de réduction et qui puisent dans leurs réserves. Un risque pour la santé de certains d'entre-nous serait clairement engagé. Après avoir pris connaissance du projet éditorial, nous constatons quʼaux équipes toujours en place dans les services et rédactions, on va non seulement demander de combler les postes laissés vacants mais encore de « produire plus ». Et de travailler sans compter leurs heures a déjà annoncé la rédaction en chef. Nous rappelons que selon nos accords, la journée de travail est de 7 h 30. Que les heures supplémentaires sont récupérées. Suite à lʼintervention de lʼinspection du travail, la direction a mis en place de nouveaux bordereaux de récupération disponibles sur le site intranet. En 2015, une vingtaine de journalistes ont rempli ces bordereaux de récupération et récupéré ces heures supplémentaires. Travailler plus cʼest mettre en danger sa santé et celle des autres.

Voici les principales lignes de cette réorganisation, présentées par Philippe Palat, lui-même convaincu qu'elle reste irréalisable compte tenu des derniers départs enregistrés.

Un projet éditorial basé sur 32 départs : Philippe Palat a développé un projet éditorial basé sur le business plan prévoyant 32 départs à la rédaction de Midi Libre. Pour rappel, selon la direction, 34 clauses de cession ont été validées au début de la semaine dernière. Avec 10 départs supplémentaires, le projet nʼest plus viable ou doit être revu. " Sur 30 départs, je peux gérer, sur 40, cela mʼest impossible. Il manque une dizaine de postes " a déclaré Philippe Palat. En réponse, Xavier Clément, le directeur général a rappelé que 5 à 6 journalistes en provenance de l'Indépendant et de Centre Presse devraient rejoindre Midi Libre. Selon les comptes de la présidence, nous en sommes donc aujourdʼhui à 27-28 suppressions de postes à Midi Libre. Et si le nombre de départs augmente, " on regardera " a éludé Xavier Clément.

Pour le SNJ, les 4 CDD structurels à Mende, Lunel, Bagnols et Alès ne peuvent être comptabilisés dans les postes à disparaître. Ce sont des postes acquis. Au delà de ces quatre CDD, cʼest donc bien une dizaine de journalistes qui manqueront à la rédaction.

Projet éditorial et Bearing Point : Le projet éditorial sʼinspire, entre autres, des études Lambert et Bearing Point. On notera quʼun nombre important de journalistes de la rédaction ont participé aux dernières tables rondes menées par Bearing Point.

Les développements de cette étude devaient être présentées au CE. Ce qui nʼa jamais été fait.

Bagnols et Sète : Les agences de Bagnols et Sète devraient perdre un poste. Ce

que le SNJ désapprouve. Nous avons ainsi rappelé que la diffusion est de 7 500 exemplaires à Sète. Les éditions dʼAlès, Mende, Millau ne devraient pas perdre dʼeffectifs.

Siège plateau actu et culture : le plateau actu passerait de 13 à 10 journalistes.

Sports généraux : Les sports généraux qui avaient perdu un effectif, la semaine dernière " doivent vivre en autarcie " a déclaré le directeur de la rédaction et prendront, sur leurs effectifs, le secrétariat de rédaction de leurs pages sauf trois jours par semaine.

Site Midilibre : Le desk numérique devait perdre un journaliste rejoignant Montpellier mais récupère un chargé de productions numériques - une non- journaliste-. La direction doit embaucher en contrat de professionnalisation un community manager. Au cours du premier trimestre 2016, une réflexion sur le gratuit-payant du site de Midi Libre et sur le montant des abonnements payants sera menée. Le projet éditorial prévoit enfin le développement de nouvelles applications payantes vers lesquelles seront dirigés les papiers des journalistes.

Redaction en chef : Philippe Palat a demandé la nomination dʼun troisième rédacteur-enchef adjoint qui pourrait être recruté à lʼextérieur.

Desk Saint-Jean-de-Vedas : le desk (15 journalistes) perdrait 7 postes. Philippe Palat a parlé "dʼindustrialisation" des Unes. Le flashage sera confié au service pagination. Selon le directeur de la rédaction, les journalistes devront rendre une copie, voire des pages propres et complètes qui seront relues par les quelques SE encore en place. Soit 8 secrétaires dʼédition (4 par jour) estime Philippe Palat.

Aude et Rodez : Après les décisions catastrophiques de fermer les rédactions de Rodez, Carcassonne puis de Narbonne en septembre dernier, la nouvelle direction demande de rouvrir "une séquence Midi Libre" dans les actuelles éditions audoises et ruthénoise. Ce ne seront pas des reprises de papiers de lʼIndépendant ou de Centre Presse a-t- il été précisé. A la question, qui rédigera cette "séquence Midi Libre" dans lʼAude et dans lʼAveyron prévues pour le premier semestre 2016, nous nʼavons pas eu de réponse.

Pour rappel, la fermeture de Narbonne a été présentée par la nouvelle direction venue de la Dépêche lors dʼun CE en juillet et août derniers. Le SNJ avait alors considéré que la fermeture de la rédaction de Narbonne après celle de Carcassonne était catastrophique dans lʼAude.

Depuis la fermeture de ces trois agences, la diffusion de Midi Libre dans l'Aude et l'Aveyron - avec des pages copier-coller de l'Indépendant et de Centre Presse - s'est effondrée.

NAO : Comme lʼan passé, lors de la négociation annuelle obligatoire qui concerne, entres autres, les salaires, la direction a opposé un refus catégorique à nos

revendications salariales. De fait, depuis avril 2011, les journalistes sont soumis à un gel des salaires hors progression individuelle de carrière ou ancienneté à la rédaction. Selon les calculs du SNJ, nous avons perdu 3,30 % de pouvoir dʼachat depuis avril 2011. Le SNJ demandait une augmentation de 4% du point. On nous demande donc de travailler plus pour gagner moins.

Le bureau du SNJ Midi Libre

Section de Midi Libre – Le Mas de Grille 34438 Saint-Jean-de-Védas Cedex – Tél. 04 67 07 67 07 

 

Saint-Jean-de-Vedas, le 02 Décembre 2015

accès pour tous