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Section SNJ Amériques

France Antilles liquidé : l’épisode désolant d’un gâchis annoncé


C’est une situation inédite dans l’histoire de la presse en France. Depuis ce jeudi 30 janvier, comme l’indique en Une le quotidien France Antilles, « les Antilles et la Guyane seront les premières et donc les seules régions de France à être privées d’un journal quotidien ». Le premier désert médiatique en France ! Et ce à quelques semaines des élections municipales.

Le groupe est en effet purement et simplement liquidé. Le tribunal de commerce avait laissé jusqu’à ce mercredi soir à l’actionnaire pour boucler son tour de table financier, suite à sa mise en redressement judiciaire le 25 juin dernier et à la présentation de la seule offre de reprise le 14 janvier. Il manquait donc 1,3 million d’euros à AJR Participations (la société d’Aude Jacques-Ruettard, petite-fille de Robert Hersant), malgré une aide de 3 millions d’euros de l’État, pour finaliser un projet qui ne prévoyait que de conserver 125 postes sur 235, un passage de quotidien à trihebdomadaire en Martinique et Guadeloupe et une version numérique en Guyane.

235 salariés à la rue
« Un cataclysme social » qui « jette à la rue 235 salariés et leurs familles, de Martinique, Guadeloupe et Guyane », lance la rédaction à la une de son dernier numéro jeudi.

Pendant de longs mois, l’équipe du titre fondé en 1964 s’est mobilisée tous azimuts pour sauver du naufrage ce symbole important du pluralisme, de la liberté d’information et de la vie économique locale. Jusqu’au bout, la rédaction a lutté. Elle envisage d’ailleurs de lancer une ultime édition ce week-end pour dire au-revoir à ses lecteurs.

Face à ce désastre, qui apporte un nouvel épisode à la déconfiture de l’ancien Groupe Hersant Médias, après la vente ou la disparition de l’ensemble de ses fleurons en métropole et outre-mer, c’est aujourd’hui toute la presse qui est en deuil. Une triste nouvelle pour la démocratie quand un journal met la clef sous la porte. Pour ses salariés, ses lecteurs, le tissu économique, le pluralisme et la liberté de la presse. Il illustre une nouvelle fois la fragilité de certaines entreprises du monde des médias qui doivent bénéficier d’aides justes et équitables pour être au service de la démocratie locale.

Première organisation de la profession, le Syndicat national des journalistes témoigne de sa solidarité avec « France Antilles » et demande aux pouvoirs publics de tout mettre en œuvre pour la reconversion des salariés et de ne pas ajouter au gâchis de l’outil de travail un naufrage supplémentaire.
 

Fort-de-France, le 30 Janvier 2020

Thèmes : Pluralisme

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