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[SNJ-CGT - CFDT-Journalistes - SNJ - Filpac-CGT de la Voix du Nord]

Gabriel D’Harcourt en position de hors-jeu

Il quitte La Voix du Nord pour La Provence


En foot, on parlerait de joker médical. Le journal La Provence a trouvé le sien en la personne de Gabriel d’Harcourt, directeur général délégué de La Voix du Nord, parti à la cloche de bois. Celui qui, dans un article dithyrambique de Stratégies, en août dernier, était présenté en amoureux éconduit du ballon rond, a choisi d’aller faire valoir ses talents à l’autre bout de la France. Sans en avertir quiconque. C’est à travers La Lettre A que ceux qu’il côtoyait tous les jours, en premier lieu le directeur de la rédaction et le rédacteur en chef, ont appris qu’il devenait directeur général du journal provençal. Débauché, en dehors des mercatos d’été et d’hiver, par le milliardaire Rodolphe Saadé, le nouveau patron du titre régional, hier propriété de Bernard Tapie. Bon mistral osons-nous dire à l’homme qui, dans Stratégies, une fois encore, disait ne pas se connaître d’ennemis – pas sûr qu’il n’en ait pas désormais dans le Nord et le Pas-de-Calais au vu de son attitude désinvolte.
 

Que retiendrons-nous du passage de Gabriel D’Harcourt à La Voix du Nord ? Son sens du show et de la représentation. L’homme adorait les pince-fesses qui, selon lui, fédéraient les collaborateurs. Il y eut la soirée frites, la soirée machin-bidule... Il n’y aura pas de soirée hawaïenne. Il restera le réaménagement des locaux du siège (en clean-desk sans poste pour tous), moyennant un gros billet de plus d’un million d’euros. Ce même  million d’euros qui manque aujourd’hui pour rémunérer à sa juste valeur le personnel alors que la bise de l’inflation se fait sentir. Nous ne regretterons pas les salles de réunions qu’il imaginait aux doux noms de Wassingue, Chicon, Mouk à brin,... Avec son arrivée à Marseille, La Provence aura peut-être droit à des salles Pastaga, Putaincong ou Bonne mère...


Nous écraserons une larme pour son plan Vision 2025, prétendument feuille de route. Sur une feuille de papier A 4, notre ancien directeur général délégué (peut-être est-ce le terme de délégué qui titillait son égo) avait brossé à petits traits notre avenir. En nous disant que nous aurions connaissance du plan d’affaires (business plan aurait dit notre cher patron épris de marketing et de numérique) un peu plus tard. Un départ rapide et sans gloire, alors qu’un plan social vient de s’enclencher et que le moral des équipes est au plus bas, nous prive de cette joie. Si Gabriel D’Harcourt l’a pris avec lui qu’il nous le fasse parvenir par retour de ce courrier d’adieu sans haine mais non sans reproches.


A force de manipuler les concepts abscons et les projets prometteurs mais stériles, GD’H n’aura su convaincre personne. Et n’aura rallié à son panache argenté ni les organisations syndicales ni même certains membres de la direction. A force de jouer avec le vent, on finit par se mettre hors-jeu.


 
Lille le 17 Octobre 2022

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