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Communiqués des sections
Section SNJ Lorraine

Le Républicain Lorrain

Le Républicain Lorrain disloqué par le Crédit Mutuel


Déclaration de l'intersyndicale CFDT - Filpac-CGT - CFE-CGC - FO - SNJ du Républicain Lorrain.



De quoi parle-t-on ?

Du journal local. Celui qu’on adore critiquer, commenter, mais aussi défendre. Celui qui fête son centenaire cette année.

L’information de proximité, il n’y a que le journal régional qui puisse la faire circuler aussi largement, de la métropole au petit village. Dans un journal, on a la photo de l’inauguration d’un verger partagé, le témoignage d’un maire écœuré de ne plus avoir les moyens de maintenir des services dans sa commune, le récit d’un drame qui s’est déroulé à quelques kilomètres de chez soi, les résultats sportifs du secteur ou l’annonce d’une exposition, les anecdotes de la vie quotidienne… Ces informations, on les partage à la maison, au boulot, partout où l’on se rencontre. Combien de conversations commencent par « Tiens, j’ai vu dans le journal que… »

Recevoir une information, qu’elle soit planétaire ou locale, permet de se positionner en tant que citoyen. On se sent d’accord, ou pas d’accord. Être libre d’exprimer cette opinion. On appelle cela la liberté de la presse, et la démocratie. Elle commence là, sur ces territoires ruraux ou urbains, loin des luxueux bureaux du siège parisien du Crédit Mutuel. La banque mutualiste avait acheté le Républicain Lorrain en 2006 à la famille Puhl-Demange, comme elle a également fait main basse sur huit autres titres de la moitié Est du pays: Le Progrès, le Journal de Saône-et-Loire, le Bien Public, l’Est Républicain, l’Alsace, Vosges matin, les DNA, le Dauphiné Libéré.
 

Que faut-il pour faire un journal local ?

Pour faire un journal local, il faut une rédaction qu’on laisse travailler en confiance. Les journalistes ont des droits et des devoirs qu’ils connaissent. Ils arpentent un territoire. Ils documentent la vie de la région, laissent une trace de cette Histoire qui s’écrit au jour le jour.
Plus de 90% du chiffre d’affaires est dû au journal papier, le reste au site internet. Il faut donc une imprimerie. Or le 27 mars 2018, le Crédit Mutuel arrêtait les rotatives du Républicain Lorrain pour faire imprimer le journal à l’imprimerie de l’Est Républicain, à Nancy. 59 postes ont été supprimés.

Il faut aussi des comptables, des vendeurs, des employés administratifs, des publicitaires, des commerciaux, des graphistes, des dessinateurs, des informaticiens, des experts des nouvelles technologies. Mais…
 

Le projet du Crédit Mutuel pour le Républicain Lorrain : la pulvérisation de l’entreprise

Le Crédit Mutuel a annoncé son intention de supprimer, sur l’ensemble des titres, 386 postes techniques et de constituer une nouvelle société nommée Ebra Services. Cette société, qui serait située près de Nancy, réembaucherait en piochant dans les différents journaux, après la phase de licenciements. Au total près de 100 salariés se retrouveront sur le carreau. Les services création graphique, pagination, annonces légales, trafic digital, relations clientèle et maintenance informatique sont concernés.

Aujourd’hui les salariés de ces services sont anxieux : garderont-ils leur emploi, voire leur métier, demain ? Si oui, devront-ils déménager ? Car c’est annoncé, dans deux ans, le Républicain Lorrain verra partir de Woippy près d’une centaine de salariés des services techniques.
Mais avant cela, dans quelques mois, le Républicain Lorrain aura été dépouillé de son équipe de commerciaux, qui n’auront d’autre choix que d’intégrer une régie publicitaire indépendante, nouvelle filiale de la galaxie du Crédit Mutuel. 37 salariés vont quitter notre entreprise.
Ce démembrement aurait pour conséquence un alignement au moins-disant des statuts du personnel et la déstructuration du Républicain Lorrain.

Après des années d’immobilisme, l’actionnaire a mis en œuvre un profond bouleversement de l’entreprise avec un changement de format du journal, d’outils, avec l’élargissement du champ de compétences dans beaucoup de nos métiers. Il faut supporter le non remplacement des départs, la multiplication des CDD sans fin. Cette réorganisation menée au pas de charge génère de la souffrance. Les arrêts maladie se sont multipliés, une cellule d’écoute psychologique a été activée cet été.
 

Que restera-t-il du Républicain Lorrain dans deux ans ?

► Un logo

► Des journalistes à qui on demande toujours plus, des professionnels de l’information que la direction a renommés « producteurs de contenu »

► Des photographes en voie d’extinction.

Que deviendront les services administratifs, les ventes qui font des prouesses chaque jour pour que le journal arrive dans votre boîte à lettres : externalisés ?

 

Il restera un journal sous perfusion, soumis à l’organisation uniformisée d’un grand groupe, sans imprimerie, rendu incapable de commercialiser ses propres espaces publicitaires, de fabriquer lui-même ses publicités, ses illustrations, ses avis mortuaires, ses annonces légales.



Téléchargez le tract de l'intersyndicale du Républicain Lorrain.

 

 

Woippy, le 17 Octobre 2019

Thèmes : Presse écrite

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