[MOTION] Urgence extrême pour les journalistes afghans

Le 7 octobre, Mortaza Behboudi, journaliste franco-afghan interpellé par les services secrets talibans, aura déjà passé neuf tristes mois de détention en Afghanistan. 

Plus de deux ans après la prise de Kaboul par les talibans le 15 août 2021, la situation des défenseurs des droits, artistes, journalistes, militants n'a fait qu'empirer, tandis que l'Afghanistan a désormais supprimé aux femmes tous leurs droits. 

Alors que de nombreux consoeurs et confrères afghans vivent dans la détresse, le SNJ, premier syndicat de la profession, rappelle la promesse d'Emmanuel Macron en direction des "nombreux Afghans, défenseurs des droits, artistes, journalistes, militants, menacés en raison de leur engagement". "Nous les aiderons, avait-il déclaré, parce que c’est l’honneur de la France d’être aux côtés de celles et ceux qui partagent nos valeurs, autant que nous pourrons le faire."

Au Pakistan comme en Iran, des centaines de journalistes afghans vivent, sans travail et sans ressource, parfois sans hébergement, dans l'attente depuis des mois d'un rendez-vous avec les autorités consulaires françaises.

Les processus restent lents, les obstacles s'accumulent, avec l'exigence de certificats d'hébergement, les visas délivrés restent trop peu nombreux.

Les femmes journalistes attendent parfois seules ou avec leurs enfants, dans l'anxiété la plus totale. Leur situation est intolérable. 

Malgré quelques rares bonnes nouvelles de visas délivrés et dont le SNJ se  réjouit à chaque fois, la situation des journalistes afghans est de plus en plus dramatique. Au Pakistan, les réfugiés afghans dont les visas temporaires seraient arrivés à échéance, risquent la déportation à compter du 1er novembre. En Iran, très nombreux sont les confrères qui risquent d'être reconduits aux frontières, ou d'être mis en prison. En Afghanistan, il n’y a plus d'autre issue alors que de se cacher à nouveau.

Le Syndicat national des journalistes (SNJ), réuni en congrès du 4 au 6 octobre à Albi (Tarn) est aux côtés des journalistes afghans depuis août 2021. Faisant toujours le lien avec les ambassades, avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le SNJ demande de toute urgence l'accélération des procédures d'accueil de ses consoeurs et confrères. Les journalistes afghans lancent chaque jour des balises de détresse, la France doit y répondre. Fidèle à son engagement du 16 août 2021.