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Section SNJ Rhône

Le Progrès

Pdg du Dauphiné Libéré en garde à vue : autocensure au Progrès


Un patron de presse placé en garde à vue le lendemain de la journée internationale des droits des femmes, pour des faits de violences conjugales en récidive remontant au jour de la Saint-Valentin (14 février). Cette information, qui serait presque cocasse si elle n’était aussi scandaleuse, les lecteurs du Progrès ne la liront ni dans nos colonnes, ni sur le site de leur journal préféré. Ainsi en a décidé le directeur de publication et Pdg Pierre Fanneau, qui a pris la décision ce mardi 9 mars de censurer cette nouvelle sans doute trop dérangeante puisqu’elle concerne Christophe Tostain, le Pdg du Dauphiné Libéré, journal voisin du groupe EBRA.

Un papier a pourtant bien été publié sur le site du Dauphiné Libéré, permettant d’exposer les faits, agrémenté d’un court communiqué du groupe EBRA. Même si cet article ne donne la parole qu’à l’avocat du mis en cause, ce « minimum patronal » n’a pas trouvé grâce aux yeux de notre Pdg, dont on ne soupçonnait pas ce degré de solidarité avec ses pairs. On ne touche pas aux copains !

Déjà en avril et mai 2019, il avait fallu insister pour que Le Progrès publie les dépêches AFP faisant état du procès qui se tenait à Lyon, puis de la première condamnation de M. Tostain, pour des faits similaires. Cette fois, cet acte de censure caractérisé, sur un sujet sociétal particulièrement sensible, est un coup de canif lamentable dans le nécessaire contrat de confiance entre une rédaction et son directeur. Comment, après ça, pourrons-nous continuer à traiter la question des violences conjugales en restant crédibles ? Il y aurait donc, aux yeux de nos dirigeants, deux types de justiciables ?

Pdg du groupe EBRA, Philippe Carli a annoncé illico la reprise en main des rênes du Dauphiné Libéré. Nous ne pouvons imaginer qu’il ne soit totalement étranger à cette stratégie de communication toute en maîtrise de l’information. Nous n’en serions pas là, et les salariés du Dauphiné non plus, si ce dernier n’avait pas maintenu à son poste M. Tostain, contre vents et marées, à l’été 2019, arguant que ses violentes frasques de l’époque relevaient d’une « affaire privée »…

Le SNJ, syndicat majoritaire à la rédaction du Progrès, exige des explications, de la part de Pierre Fanneau, et de la part du groupe EBRA, réclame réparation pour nos lecteurs, et appelle les journalistes à exprimer leur désapprobation et leur défiance vis-à-vis de cette décision autoritaire et déplacée, qui laissera nécessairement des traces.




NB : Le Progrès a finalement publié l'information sur son site, le 10 mars, après la diffusion du communiqué du SNJ.
 

Lyon, le 10 Mars 2021

Thèmes : Indépendance

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