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Section SNJ Provence

La Provence

Rions... jaune


Mi-décembre, le SNJ La Provence publiait un communiqué intitulé "Rions un peu" : Bernard Tapie, actionnaire majoritaire, venait d'annoncer que La Provence allait accueillir une réunion de 2000 gilets jaunes. « Et pourquoi pas un Hub gilets jaunes ? », avions-nous raillé. Interrogé en CSE par le SNJ, le PDG Jean-Christophe Serfati indiquait à l'époque : « Nos assureurs ne seront pas d'accord pour accueillir autant de personnes. Notre priorité demeure la protection de l'outil de production. Pour des raisons de sécurité des personnels, tout cela est impossible ».

L'impossible va pourtant devenir réalité, demain, au 248 avenue Roger-Salengro. « Je ne me suis pas déjugé, a assuré Jean-Christophe Serfati, qui a reçu ce matin le SNJ. J'avais dit non pour 2000 personnes. Là, ils seront 80 à 100 personnes maximum, tous les gens un peu responsables de ce mouvement, qui se réuniront au hangar à papier. L'actionnaire nous a demandé de les recevoir, je n'ai pas souhaité que ce soit au sein de l'entreprise, mais dans des locaux à côté ». A côté des rotatives, plus précisément...

Le SNJ déplore en premier lieu que la grande majorité des salariés de l'entreprise ait appris la nouvelle en lisant le journal ce matin. Devant le PDG, nous avons également exprimé nos craintes sur le fait que La Provence, journal apolitique depuis sa création en 1997, soit associée d'aussi près à des personnes qui portent des revendications politiques ou électorales. « Ce n'est pas un mouvement politique », a pourtant jugé Jean-Christophe Serfati. Le SNJ se demande également si l'organisation d'une telle manifestation est conforme à l'objet social de l'entreprise. Ceci, alors que planent les plus totales inconnues sur la situation juridique de notre actionnaire principal et par là-même, de l'entreprise.

Selon le PDG, la participation de La Provence à cette journée se "limitera" à « leur prêter des locaux ». C'est aussi La Provence, qui a pourtant terminé l'année avec les comptes dans le rouge, qui prendra en charge financièrement les quatre vigiles mobilisés, la collation offerte et la surprime d'assurance responsabilité civile. « Demain matin, nous serons là avec Franz-Olivier Giesbert, qui va gérer plus que moi, mandaté par Bernard Tapie », a indiqué M. Serfati. Dans Le Figaro d'aujourd'hui, Bernard Tapie affirmait qu'il mettrait à disposition de ces gilets jaunes « quelqu'un pour noter ce qu'ils disent et un cadreur du studio pour les filmer ».

« J'ai découvert ça comme vous, ce matin, a assuré le PDG. Aucun salarié de La Provence ne sera mobilisé. On leur met des tables, des chaises et c'est tout ». Le SNJ a exprimé ses réserves sur la façon dont le sujet sera abordé demain dans nos colonnes et si l'indépendance de la rédaction sera préservée. « Je n'ai donné aucune instruction à la rédaction. On traitera l'information normalement ». En interrogeant tous les interlocuteurs de ce dossier ?

Au passage, on nous annonce la présence massive d'autres médias pour couvrir ce sujet, avec une conférence de presse organisée vers 15 ou 16 heures« Ça nous fera de la pub » (sic). Le SNJ espère que l'image de La Provence ne servira pas de décor à une quelconque annonce politique. Quel en sera l'impact, surtout, demain, pour notre titre ? Ces craintes sont justifiées, surtout quand on constate la totale improvisation de notre direction qui semble ne pas mesurer la conséquence de cette décision.

Enfin, côté sécurité, nous restons circonspects face à un mouvement qui, notamment, ne revendique aucun leader. S'il a prévu quatre vigiles, Jean-Christophe Serfati affirme n'avoir pas pris contact avec les forces de l'ordre pour prévenir tout risque de débordements... que les journalistes de La Provence, mobilisés depuis des semaines sur le terrain, ont pu bien mesurer, notamment certains comportements injurieux ou violents. « Normalement, ça doit être cadré par les personnes avec lesquelles je suis en contact », poursuit le PDG. Il n'était pas "prévu" non plus de dégrader l'Arc de Triomphe à Paris... « S'il y a des débordements, on appellera la police ». Bref, il n'y a plus qu'à croiser les doigts...

 

Vos élus et représentants SNJ

 

Marseille, le 04 Janvier 2019

Thèmes : Information

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