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Communiqués de presse

Vent de répression sur la radio Tendance Ouest


Tendance Ouest Caen, la radio du groupe La Manche libre, vient de licencier pour cause réelle et sérieuse, coup sur coup, trois de ses journalistes. Le premier pour avoir eu l’audace de faire une demande de carte de presse. La direction de la station ne prétendait délivrer le « certificat employeur » nécessaire à l’obtention de la carte qu’à l’issue de sa période d’essai. Une habitude locale qui contrevient aux dispositions de la convention collective... Notre confrère a eu le tort d’insister. Amené à couvrir les actes successifs des « gilets jaunes » sans carte de presse donc, il a été brutalisé par les forces de l’ordre. La direction lui fait grief d’avoir envisagé d'adresser une lettre de protestation au préfet du Calvados sans lui avoir demandé la permission, tout en mettant en doute la réalité de l’agression !

Les autres motifs sont burlesques : il aurait de son propre chef organisé une « séance de sport et de détente privée ». Sa rédaction en chef lui avait commandé en réalité un sujet « J’ai testé pour vous » au Trampoline Park de Bretteville-sur-Odon qui venait d’ouvrir. Il s’est blessé au cours de ce reportage ; un accident du travail est inacceptable pour cette direction.

Les deux autres journalistes ont été congédiés parce qu’ils ont rédigé un courrier de soutien à leur collègue. Quels que soient les motifs allégués pendant les entretiens préalables, certains dérisoires comme celui d’avoir omis d’installer « un filtre anti-injures sur Facebook » (sic). La plus grande faute d'un des confrères remerciés est d'avoir voulu prêter main forte au reporter qui couvrait seul les affrontements entre « gilets jaunes » et forces de l'ordre le 5 janvier à Caen.

A lire les lettres de licenciement, les trois jeunes confrères ont fait acte d’« insubordination ». Le Syndicat National des Journalistes, première organisation de la profession, adresse un salut fraternel aux trois journalistes qui, encore au début de leur carrière, ont préféré la solidarité au caporalisme. Le SNJ demande à la direction de renoncer à ces pratiques sociales nocives. Cela lui permettrait peut-être, qui sait, de mettre fin à l’effarant turnover déploré à la rédaction de Tendance Ouest Caen.
 

Paris, le 18 Mars 2019

Thèmes : Licenciement

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