Chômage partiel : où est l'équité ?
Comme elle l'a annoncé lors du CSE extraordinaire du 20 mars, la direction a mis en place un plan de chômage partiel à la rédaction, comme dans d'autres services du journal. Aux élus qui s'interrogeaient sur les critères de sélection des salariés, elle a répondu que le recours à cette mesure était « collectif » et qu'il n’y avait « aucune inégalité de traitement entre salariés placés en activité partielle ».
Au vu des premières notifications de la semaine dernière, il y avait déjà de quoi en douter, deux agences - celles de Saint-Gilles et Saint-André - ayant été entièrement fermées et tous leurs rédacteurs disponibles placés au chômage partiel, alors qu'il y avait sans doute moyen de faire autrement.
Le planning diffusé aujourd'hui renforce cette impression que l'équité annoncée n'existe que sur le papier. Qu'on en juge : à la fin du mois d'avril, deux rédacteurs d'agence auront cumulé respectivement 12 et 13 jours d'inactivité forcée, ceux des faits divers deux au maximum. Pire : les rédacteurs du service des sports paient le prix fort, certains se voyant appliquer jusqu'à 22, voire 24 jours de chômage partiel pour le seul mois d'avril !
Il ne s'agit pas seulement d'une question de considération professionnelle mais d'enjeux financiers bien réels, la direction ayant refusé de compenser les 16-17% de salaire perdus. Certains vont ainsi voir leur salaire amputé de plusieurs centaines d'euros, d'autres de presque rien. Tant mieux pour ces derniers, mais où est la justice ? Où est la solidarité ? On nous dit que l'effort est nécessaire à la survie du journal : pourquoi alors devrait-il reposer sur certains plus que sur d'autres ?
Certes, les journalistes sportifs sont privés bien malgré eux de matière à traiter. Mais ils peuvent couvrir beaucoup d'autres sujets. Idem pour un rédacteur d'agence, si on estime que son secteur est subitement devenu un désert (pourquoi, au fait ?). Nous sommes une rédaction, pas une ribambelle de services étanches et indifférents les uns aux autres. A situation exceptionnelle, organisation exceptionnelle. Un peu d'imagination et on devrait pouvoir faire travailler tout le monde équitablement. Encore faut-il le vouloir.
Les élus SNJ appellent la direction de la rédaction et la rédaction en chef à revoir leur copie et à corriger cette injustice qui, si elle perdure, laissera des traces au sein des équipes bien au-delà de la période de confinement. Ils demandent une nouvelle fois à la direction de leur fournir des éléments précis sur la situation du journal (évolution du chiffre d'affaires, de la diffusion, de la pub, état de la trésorerie) pour leur permettre d'apprécier si les mesures prises sont bien proportionnées à l'impact de la crise.