318 emplois supprimés à l’horizon 2014

Il était question de 200 suppressions d’emploi. La direction en a annoncé 318, hier, pour l’ensemble du groupe. Elle justifie ces coupes sombres par des prévisions financières catastrophiques à l’horizon 2016. Problème : rien ne les justifie en l’état, faute d’informations suffisantes fournies en temps et en heure aux représentants du personnel.

Les annonces. 318 suppressions d’emplois sont annoncées au niveau du groupe (sur 1.911 salariés), dans le cadre des plans sociaux qui vont être mis en œuvre entre la mi-novembre et la mi-janvier. Elles se déclinent comme suit : 215 licenciements cumulés dans les différents corps de métiers non rédactionnels (prépresse, régie publicitaire, services financiers...), plus un objectif de 37 départs volontaires dans les rédactions, dont 14 à La Montagne. S’y ajoutent les 66 emplois du pôle labeur, à Fusium, dont la mise en vente a été annoncée au début de l’été avec, en l’absence de repreneur, une fermeture programmée pour la fin 2013.

Les justifications. Pour justifier ces suppressions d’emplois, la direction avance des prévisions d’un catastrophisme surprenant : 26 millions de pertes cumulées au niveau du groupe d’ici fin 2016 « si rien ne change ». Or il se trouve que les exercices comptables 2012 sont bénéficiaires, et que les prévisions pour 2013 s’orientent vers des comptes équilibrés. L’érosion des ventes est certes réelle et constante, la baisse du chiffre d’affaire publicitaire également. De là à atteindre de telles pertes, il y a sans doute un écart important. En tout cas, la direction n’a pas fourni aux représentants du personnel, malgré leurs demandes, les éléments financiers nécessaires pour lui permettre d’apprécier la réalité de ces prévisions.

Le numérique. Parallèlement à ces coupes sombres dans les effectifs, la transition vers le numérique est présentée comme la panacée, « qui assurera l’avenir et la pérennité du groupe ». A voir. Jusqu’à preuve du contraire, et quelle que puisse être l’érosion des ventes, le chiffre d’affaire « papier » constitue encore plus de 96 % du total. L’objectif affiché par la direction est de faire passer la part du numérique et de l’événementiel de 3 à 15 % en trois ans. Cette stratégie passerait par l’achat de licences, de « big data » et de startup. Voilà qui, à tout le moins, demandera de sérieuses précisions !

Le constat. Une fois de plus, le choix est fait de faire porter le poids des « économies » sur le personnel. Après les salaires (pas de compensation de l’inflation en 2013), les effectifs. Il y a pourtant d’autres secteurs où réduire les frais : voitures de fonction de l’encadrement, frais de traiteur extravagants (plus de 150.000 euros pour le seul titre La Montagne, etc. Cerise sur le gâteau : la foire du livre de Brive, où un grand raout sera organisé le samedi 9 novembre au soir (avec traiteur, encore) à l’intention de plus d’une centaine de personnalités invitées.

Assemblée générale. A l’appel du SNJ et de la CGT, une nouvelle assemblée générale du personnel se tiendra ce mercredi 6 novembre à 10 heures, à Clermont-Ferrand.