Coronavirus : à statut égal, conditions exceptionnelles égales

Coronavirus : à statut égal, conditions exceptionnelles égales

L’épidémie de coronavirus bouleverse la vie sociale, économique, politique. Elle bouleverse l’activité des entreprises, et les médias et entreprises de presse n’y échappent pas. Depuis vendredi, de nombreux journalistes rémunérés à la pige alertent la permanence juridique et le pôle pigistes du Syndicat national des journalistes. Ils rapportent des annulations de commandes, dues à des réductions de pagination, à des suppressions d’événements, à des consignes de rédacteurs en chef ou services RH visant à recentrer le travail sur les seuls journalistes titulaires. Ces journalistes pigistes s’inquiètent de voir leur rémunération chuter de façon parfois abrupte et interrogent le syndicat sur leurs droits.

Le SNJ, premier syndicat de la profession, réaffirme que les journalistes rémunérés à la pige ne peuvent pas être utilisés comme des variables d’ajustement, ni pour réaliser des économies, ni pour être envoyés sur des terrains ou événements où les titulaires auraient refusé de se rendre au nom de leur sécurité. Les représentants du personnel SNJ seront vigilants à ce que les journalistes pigistes ne soient pas les victimes collatérales de cette crise sanitaire.

Le gouvernement a par ailleurs annoncé des mesures exceptionnelles pour aider les entreprises et soutenir les salariés (arrêt de travail simplifié, chômage partiel ou total). Les journalistes rémunérés à la pige sont des salariés. À statut égal, conditions exceptionnelles égales : les élus SNJ veilleront, dans chaque entreprise, à ce que ces mesures s'appliquent aux collègues rémunérés à la pige comme à ceux en poste.

Le pôle pigistes du syndicat vient d’éditer une fiche pratique sur l’application de ces mesures. Les journalistes rémunérés à la pige qui rencontreraient des difficultés peuvent se signaler auprès du pôle pigistes (polepigistes@snj.fr) et des représentants SNJ de leurs entreprises.

Le SNJ signalera au ministère de la Culture, au ministère du Travail et aux Direccte les employeurs qui « oublieraient » d'appliquer le chômage partiel aux pigistes ou qui leur refuseraient les arrêts de travail pour garde d’enfants. Le SNJ demandera que les aides à la presse soient supprimées aux entreprises qui ne joueraient pas le jeu.

Le SNJ, le cas échéant, s'engagera avec tout pigiste adhérent du syndicat qui souhaiterait entamer une procédure contre ceux de ses employeurs qui auraient refusé de lui appliquer les règles exceptionnelles mises en place pour faire face à la crise du coronavirus.

Le SNJ engagera toute action nécessaire en référé contre l'entreprise qui n'appliquerait pas aux journalistes pigistes les mêmes règles qu'aux titulaires. De même, il engagera toute action nécessaire contre l'État si celui-ci manquait à ses engagements.



Téléchargez la fiche pratique.
Coronavirus :
pas de discrimination économique
pour les journalistes pigistes

 

Dimanche 15 mars 2020
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