Ensemble, défendons l'audiovisuel public !
Emmanuel Macron et Rachida Dati vont-ils restructurer et affaiblir tout un pan du service public français, celui de l'audiovisuel ? C'est l'enjeu, crucial, du débat politique des prochains jours. Malgré l’opposition massive des salariés à la proposition de loi sur la restructuration de l’audiovisuel public, le gouvernement souhaite passer le texte au vote à l'Assemblée Nationale, à partir du 30 juin. Il est encore temps de nous mobiliser!
Cette loi, devenue l'obsession malsaine de la ministre de la Culture (qui a déjà tenté de faire adopter ce projet, sous différentes formes, en juin 2024, décembre 2024, et avril 2025!), prévoit la création d'une société "holding" chapeautant France Télévisions, Radio France et l'INA.
Depuis des mois, les salariés et les syndicats dénoncent un texte dogmatique, dont l’objectif à peine caché est de réaliser des économies et de supprimer des milliers d'emplois. S'il est adopté, ce projet de réforme de l’audiovisuel public, et les baisses budgétaires associées qui ont déjà démarré, auront de graves conséquences :
- une centralisation des décisions, symbolisée par une présidence unique, et une menace sur l’indépendance éditoriale, le pluralisme et la liberté de l’information;
- un risque fort de voir les programmes réduits et affaiblis : la mise en place de la "holding" est un projet politique et bureaucratique lourd, qui va devenir la priorité des dirigeants des entreprises concernées. Cela se fera au détriment de l'offre de service public et de son développement;
- l'obsession des fusions/disparitions qui accompagne les restructurations venues « d’en haut ». Ces fusions imposées aux salariés vont entraîner confusion et perte de repères. France Télévisions, Radio France et l'INA ont des cultures, pratiques et méthodes différentes. Elles ont fait leurs preuves ! Pourquoi les remettre brutalement en cause, les fragiliser ? La totalité des organisations syndicales de ces trois entreprises s'oppose à ce projet de holding;
- de très probables objectifs d'économies drastiques, avec une mise en danger des services et des programmes proposés au public. Sur l’offre d’information, qu’elle soit de proximité, d’investigation ou spécialisée, le service public joue un rôle essentiel dans notre pays. Ses rédactions contribuent au pluralisme, à la diversité des points de vue et à l’accès à une information indépendante et de qualité;
- la poursuite de la baisse des effectifs et de la dégradation des conditions de travail des salariés, tout en amplifiant l’externalisation des programmes (y compris sur l’information), la précarité et la sous-traitance.
Sous prétexte d'une réforme de "gouvernance", c’est une déstabilisation et un affaiblissement organisés. Le service public, bien commun des citoyens, est dans le viseur de dirigeants politiques qui ne lui veulent pas du bien. Ne les laissons pas faire! Défendons le service public de l'audiovisuel!
Le Syndicat National des Journalistes appelle donc tous ses adhérents et l'ensemble des citoyens à rejoindre les manifestations organisées, lundi 30 juin, dans plusieurs villes de France (à Paris, rassemblement à 14h devant le ministère de la Culture puis défilé jusqu'à l'Assemblée Nationale, mais aussi à Nice, Nantes, Quimper...).