SOLIDARITÉ INTERNATIONALE

IL FAUT ACCORDER UN VISA À AMIN ARMAN, JOURNALISTE MENACÉ DE MORT EN AFGHANISTAN

IL FAUT ACCORDER UN VISA À AMIN ARMAN, JOURNALISTE MENACÉ DE MORT EN AFGHANISTAN

Amin Arman est un journaliste afghan que le SNJ soutient depuis l'été 2021. Son travail à Kaboul consistait à informer sur les crimes et les exactions des talibans. Depuis le retour de ces talibans au pouvoir en août 2021, Amin est recherché. Sa femme, Nazia Mohammadi, militante acharnée des droits des femmes, a été arrêtée sur un marché de Kaboul et n'a évité d'être emmenée que grâce à l'intervention de passants. Leur maison a été mise à sac. Ce cran supplémentaire dans la terreur que vivaient Amin et Nazia au quotidien les a poussés à prendre la route de l'Iran avec leurs deux petits garçons. Là, ils ont sollicité auprès de l'ambassade de France un visa humanitaire afin de pouvoir demander l'asile en France. L'ambassade a mis près d'un an à leur répondre : refus. Sans autre explication.

Nazia et Amin ont formé un recours contre ce refus de visa, refus sur lequel doivent statuer le lundi 27 mai 2024 les juges du Tribunal administratif de Nantes.

Mais le ministère de l'Intérieur français, qui détient l'autorité en matière de visa pour les étrangers, fait semblant de croire qu'Amin et Nazia circulent librement entre Iran et Afghanistan, que leur vie est sereine, que la nourriture abonde. La réalité est qu'ils vivent sans ressources, dans une petite pièce dans laquelle ils dorment à même le sol avec leurs enfants et dont ils n'osent pas sortir de peur d'être arrêtés. Leur visa iranien est arrivé à échéance, leur présence en Iran est désormais illégale et ils peuvent à tout moment être interpellés pour être remis aux talibans, amis et alliés des autorités de Téhéran. En Afghanistan, leur sort est connu : ils seront très certainement arrêtés dès le passage de la frontière, emprisonnés, torturés, séparés de leurs petits garçons de 4 et 2 ans. Disparus, peut-être tués. Leur seul salut : pouvoir venir en France et y demander l'asile.

Mais le ministère de l'Intérieur reste intraitable. Pas de visa pour Amin, Nazia et leurs enfants. Pourtant, dès le 16 août 2021, alors que les talibans venaient de reprendre Kaboul, le Président de la République Emmanuel Macron, dans une allocution sur la situation en Afghanistan, précisait ceci : « De nombreux afghans, défenseurs des droits, artistes, journalistes, militants, sont aujourd’hui menacés en raison de leur engagement. Nous les aiderons parce que c’est l’honneur de la France d’être aux côtés de celles et ceux qui partagent nos valeurs. »

Nazia Mohammadi est militante des droits des femmes, Amin Arman un journaliste recherché par les talibans et leur régime de terreur. La France doit les protéger. Leur sort est aujourd'hui entre les mains des juges du Tribunal administratif de Nantes. Le SNJ espère que la France respectera enfin les engagements pris par le Président de la République.

Paris
Lundi 27 mai 2024
Accès pour tous