Journaliste empêché d’assister à une conférence de presse : le carton jaune du SNJ à l'OM
Mécontent d’un article de l’Equipe consacré au footballeur Grégory Sertic et publié vendredi 7 février, le président de l’OM a empêché ce même jour son auteur, Mathieu Grégoire, d’assister à la conférence de presse de l’entraîneur marseillais André Villas-Boas, préalable au match OM - Toulouse de ce samedi.
La direction du quotidien sportif a déclaré « regretter cette décision » et annoncé que ses journalistes continueraient « bien évidemment à suivre toute l’actualité du club marseillais ».
L’Union des journalistes de sport en France (UJSF), par la voix de son président national Jean-Marc Michel, a adressé un mail à Jacques-Henri Eyraud qui, ironie de l’histoire, s’est impliqué dans la presse (Sporever, Turf Editions) avant de présider aux destinées du club olympien. Dans ce courrier électronique, Jean-Marc Michel a rappelé les termes de la convention liant l’UJSF à la Ligue de football professionnel et insisté sur la nécessité que ce « malheureux épisode ne se reproduise plus ».
Au-delà du cas personnel de notre confrère de L’Equipe, cette interdiction temporaire d’accès à une conférence de presse sonne comme un avertissement adressé à l’ensemble de la profession, ce qui est intolérable. Un exemple qui n’est hélas pas isolé dans le journalisme de sport : au Paris Saint-Germain, à Tours, Angers, Rennes pour le football, au Biarritz Olympique pour le rugby, pour n'en citer que quelques-uns, les entraves à la liberté de la presse se sont multipliées ces dernières années.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, rappelle que le droit à l’information est la condition sine qua non de notre fonctionnement démocratique et s’élève contre toute volonté, quel que soit le pouvoir d’où elle émane, de limiter l’exercice de ce droit, notamment en refusant l’accès de journalistes à des conférences de presse.