La rédaction de l'Yonne républicaine en alerte rouge
L’été démarre très mal.
Le 1er juillet 2025, après plusieurs mois de tergiversations, alors que deux autres candidatures avaient été évoquées, la direction du groupe Centre France a officialisé la nomination de Franck Morales au poste de rédacteur en chef de l'Yonne républicaine (*).
Franck Morales dont le directeur éditorial, il y a sept mois, déplorait la conduite « inadmissible et inacceptable » après qu’il ait traité une partie de la rédaction de « pseudos journalistes bien assis dans leurs fauteuils ». Le SNJ ne peut que désapprouver ce choix. Depuis plusieurs années maintenant, les représentants de la rédaction de l'Yonne républicaine sont saisis de faits pouvant relever du management toxique, avec de multiples excès émanant directement du nouveau rédacteur en chef, jusqu’ici coresponsable du service région.
En CSE, les élus ont ainsi dénoncé à de nombreuses reprises l'agressivité et la partialité avec laquelle le rédacteur en chef nouvellement promu procède pour manager, les conséquences pour les victimes et sur les conditions de travail. Devant la gravité des faits, la médecine du travail a été plusieurs fois sollicitée par les salariés victimes et par les élus. Tout récemment encore, de nouveaux incidents ont eu lieu entre ce manager et un journaliste, et conduisent de nouveau à une situation critique dans l'agence d'Avallon.
Jamais jusque-là le SNJ ne s’était vu contraint d’exprimer sa désapprobation immédiatement après la nomination d'un rédacteur en chef. S’il le fait, c’est que le syndicat et ses représentants voient dans cette nomination la validation de dérives managériales. Ils reçoivent cette annonce comme un terrible désaveu pour tous celles et ceux qui, avec énergie et conviction, se sont battus sur le terrain des risques psycho-sociaux à la rédaction. Dire qu'on doute de la capacité du nouveau rédacteur en chef à fédérer l'ensemble de la rédaction est un euphémisme.
Les élus continueront de se mobiliser à chaque fois que des lignes rouges seront franchies. Pour défendre les journalistes victimes et préserver les conditions de travail face à une nomination qui s’apparente à une provocation.
(*) Sans les missions de directeur éditorial départemental confiées à ses prédécesseurs.