LE PROGRÈS : déclaration intersyndicale préalable au CSE
Le jeudi 5 décembre, aux Dernières Nouvelles d’Alsace, un salarié électricien au sein du service de la maintenance industrielle du journal a mis fin à ses jours sur son lieu de travail, en sautant du quatrième étage. Il avait 43 ans.
Au nom de l’ensemble des salariés, les organisations syndicales du Progrès présentent leurs condoléances attristées aux proches de ce collègue, et apportent tout leur soutien aux salariés des DNA qui doivent faire face à une immense douleur.
S’il est trop tôt pour comprendre les raisons de ce passage à l’acte désespéré, le seul fait que ce drame se soit produit dans l’enceinte de l’entreprise doit nous interroger et nous rappeler notre responsabilité à tous.
Selon nos collègues des DNA, ce suicide d’un salarié sur son lieu de travail « interpelle douloureusement sur les conditions de travail dégradées dans son service et dans l’ensemble de l’entreprise, mais aussi au sein de tous les titres du groupe EBRA ».
Alors que le pôle presse du Crédit Mutuel s’est engagé depuis quelques années dans une course effrénée vers un retour à la rentabilité, il nous parait important de rappeler que les conditions de travail actuelles dans les neuf journaux sont génératrices de souffrance au travail pour une partie des salariés.
Fermetures d’imprimeries, de services, transfert de tâches, suppressions de postes, mobilité contrainte, toutes les catégories de personnel de tous les titres ont été concernés par les restructurations. Entre avenir incertain, externalisation et filialisation annoncée de certains emplois dans le cadre du projet « EBRA Services », mise en place désorganisée du « Digital First » dans les rédactions, pression quotidienne, hiérarchie pesante, ordre et contre-ordres, perte de sens du métier, journées à rallonge, les alertes, nombreuses, relayées par les représentants du personnel, n’ont trop souvent pas obtenu l’écho escompté, ni engendré de réponse concrète.
Dans ce contexte, nous ne pourrons nous contenter d’un courrier, d’un numéro vert, et de vagues déclarations d’intentions. Alors qu’une nouvelle instance destinée à améliorer le dialogue social se met en place au Progrès, l’ensemble des élus formulent le vœu d’une relation sociale apaisée, qui permette de remettre le salarié au cœur du projet, pour que chacun trouve sa place au-delà des courbes, des chiffres d’audience et des objectifs fixés par la direction du groupe. Il est grand temps de repenser nos organisations pour redonner la priorité à l’humain.