Le secret des sources de Philippe Miller doit être garanti

Le secret des sources de Philippe Miller doit être garanti

 

Surveillé par une dizaine de policiers à l’occasion d’un rendez-vous professionnel, interpellé le 4 décembre avec saisie de son carnet de notes, de son téléphone portable et de son ordinateur, le journaliste Philippe Miller a, dans la foulée, passé 48 heures en garde à vue. Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, tient à lui apporter un soutien plein et entier au moment où une juge des libertés et de la détention vient d’autoriser, le 19 décembre, l’utilisation de ses notes et la fouille de son téléphone et de son ordinateur au mépris de la loi Dati de 2010. Celle-ci stipule que « le secret des sources des journalistes est protégé dans l'exercice de leur mission d'information du public ». 

Or, notre confrère n’a fait que son travail en révélant sur le site de presse en ligne Warning Trading - spécialisé dans l’actualité des escroqueries financières sur internet - les pratiques manifestement condamnables d’un cabinet d’avocats. Des méthodes également documentées depuis par Marianne

 

Outre la disproportion des moyens policiers employés, le SNJ trouve incompréhensible que la juge puisse considérer la plainte dudit cabinet pour "vol" comme un « impératif prépondérant d’intérêt public » et justifie ainsi de porter atteinte au secret des sources. D'autant plus lorsque d’autres témoins se manifestent suite aux premières révélations faites par Philippe Miller, qui sont, à l’évidence, d’intérêt général. 

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La loi est précisément là pour protéger le journaliste et ses sources en pareil cas. Le SNJ s’inquiète de la menace que fait peser un tel précédent sur toute la profession et est prêt à se porter au côté de Philippe Miller pour contester cette décision lourde de conséquences. 

Paris
Vendredi 20 décembre 2024
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