L'Echo, une autre voix du pluralisme va s'éteindre
Ce vendredi 8 novembre 2019, le Tribunal de commerce de Limoges doit rendre son avis sur la liquidation de L'Echo, journal né en 1943 dans la clandestinité, au cœur du Limousin résistant.
Selon toute vraisemblance et sauf improbable renversement de situation ultime, la liquidation devrait être prononcée. Un coup de massue, inattendu pour nos confrères et consœurs de L'Echo, mis au courant par la direction trois jours avant l'audience au tribunal. C'est sous cette pression morbide, et comme un ultime défi, qu'ils ont é[i]té contraints de rédiger eux-mêmes l'avis de décès du journal, âgé de 76 ans, tandis que la rotative imprimait ces mots: "Adieu aux lecteurs".
Sale temps pour le pluralisme : journal engagé, c'est une voix de plus qui va disparaître dans l'univers de la presse régionale.
L'Echo/Donne du sens à l'info. C'était l'un de ses slogans. Diffusé sur cinq départements : la Haute-Vienne, la Creuse, la Corrèze, l'Indre et la Dordogne, ce journal, porteur d'une voix différente, meurt, asphyxié économiquement, alors que tout récemment encore il tablait sur le lancement d'une nouvelle formule.
A l'heure où le pluralisme se réduit comme peau de chagrin dans les territoires, que d'autres quotidiens sont en grande difficulté, le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, apporte tout son soutien aux confrères et consœurs dans la tourmente, aux 42 salariés dont l'emploi va disparaître.
Il y avait du monde, beaucoup de monde, lecteurs et compagnons de route, mercredi soir devant le Tribunal de commerce de Limoges, en soutien à L’Echo. Le SNJ appelle plus que jamais les pouvoirs publics à revoir les aides à la presse pour qu'elles puissent réellement soutenir l'information, le pluralisme et l'emploi des journalistes qui les défendent.