Les journalistes afghans attendent sous les bombes, en Iran, leur visa pour la France

Les journalistes afghans attendent sous les bombes, en Iran, leur visa pour la France

DEPUIS PRES DE QUATRE ANS, DES CENTAINES DE JOURNALISTES AFGHANS, PERSECUTES DANS LEUR PAYS, ESPERENT TROUVER REFUGE EN EUROPE. ET NOTAMMENT EN FRANCE. DES MILITANTS DU SNJ LES SOUTIENNENT, LES ACCOMPAGNENT ET ACCUEILLENT CEUX QUI PARVIENNENT A REJOINDRE LA FRANCE. HELAS, BEAUCOUP D'ENTRE EUX SONT BLOQUES EN IRAN OU AU PAKISTAN, ET SURVIVENT TANT BIEN QUE MAL. LE SNJ RECLAME INLASSABLEMENT QUE LA FRANCE TIENNE SES ENGAGEMENTS A LEUR EGARD!  

« Ce matin, un missile a frappé la maison juste en face de la nôtre. L’explosion a été si violente que l’immeuble s’est effondré en quelques secondes. Les vitres de notre maison ont éclaté, les murs ont tremblé. Nous étions à quelques mètres à peine : si le missile avait dévié d’un rien, nous ne serions plus là pour écrire ce message… Nous n’avons nulle part où aller. Nous ne pouvons pas retourner en Afghanistan, et là où nous sommes, chaque jour peut être le dernier. » (18 juin 2025).
Depuis maintenant six jours, les messages de nos consœurs et confrères afghans bloqués en Iran près des explosions et sous les bombardements nous parviennent, chaque soir plus alarmants.
« Je suis restée assis dans le parc avec ma fille jusqu’à 2 heures du matin hier soir. Nos maisons tremblaient. Par ailleurs, nos cartes bancaires sont maintenant bloquées. Nous ne pouvons pas acheter de pain. La boulangerie n’a pas livré de pain aujourd’hui…» (18 juin 2025).
Parmi ces journalistes, des familles avec des enfants, des consœurs seules, parfois directement exposés. Pris au piège. Sans alternative. Aucun ne sait où aller ni fuir. Aucun ne sait quelles régions seraient moins dangereuses.
Suite à leur demande de rendez-vous pour l’obtention d’un visa auprès de l’ambassade de France à Téhéran, certains ont eu des entretiens et attendent réponse, d’autres ont des dossiers en réexamen ou en recours devant le tribunal de Nantes, d’autres encore attendent des prochains rendez-vous.
Toutes et tous sont arrivés en Iran portés par la promesse et l’espérance d’une aide et d'un accueil de la France, par des engagements que la France, le 16 août 2021, s’était honorée à tenir. Certains sont là depuis deux ou trois ans, fuyant les talibans et les menaces qui les visent. Aucun aujourd’hui ne peut repartir en Afghanistan.
Ils placent tous leurs espoirs dans l’obtention d’un visa VLS/asile pour la France, qui pourrait leur permettre de gagner notre pays par la Turquie ou le Pakistan notamment.
Deux de nos confrères soutenus par le SNJ (Syndicat national des Journalistes, premier syndicat de la profession) qui n’ont pu jusqu’alors obtenir leur visa pour la France, écrivent : « J. et moi avons trouvé refuge dans un sous-sol dans des conditions extrêmement difficiles. Le bruit des explosions massives fait trembler le sol. Il y a six heures, nous avons été évacués de notre dortoir par la police et, n’ayant nulle part où aller, nous avons été contraints de nous cacher dans ce parking souterrain. Je ne pense pas que quiconque puisse imaginer une situation pire que celle que nous, journalistes afghans, vivons en ces temps de guerre. Honnêtement, je ne sais pas ce que l’on appelle une situation d’urgence, si ceci n’en est pas une. » (17 juin 2025)
Nos consœurs et confrères afghans se sont rendus en Iran, pensant rapidement quitter ce pays pour Paris, sûrs que la République française leur prêterait assistance. En ces temps critiques, ne les désespérons pas, ne les abandonnons pas!
 

Paris
Lundi 23 juin 2025
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