Liberté d’informer et extrême droite sont toujours incompatibles
Le Rassemblement national reste encore et toujours un adversaire de la liberté de la presse.
Dès le lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les réflexes de ce parti d’extrême droite ont repris le dessus. Un journaliste du quotidien L’Indépendant, dans l’Aude, a été la cible d’intimidations de la part de trois députés sortants du Rassemblement national. Ces anciens élus ont refusé de tenir la conférence de presse qu’ils avaient organisée et ont tenu des paroles menaçantes à l’égard de notre confrère. Ils exigeaient du journaliste qu’il n’utilise pas la qualification « extrême droite » pour parler du RN.
C’est malheureusement une triste habitude pour le Rassemblement national et avant lui, le Front national, de remettre en cause la liberté d’informer et le travail de celles et ceux qui l'exercent. Certains médias sont régulièrement interdits d’assister à leurs meetings politiques. Cet incident supplémentaire, provoqué par d’anciens élus du RN, ne fait que mettre au jour la pression, les intimidations et menaces qui se multiplient à l’encontre des journalistes, depuis le début de cette campagne des législatives. À Lyon, c’est une journaliste de Rue 89 qui a été la cible d’attaques depuis le 10 juin. Dans la ville de Carhaix, l’hebdomadaire Le Poher et son rédacteur en chef Erwan Chartier, déjà visés depuis de longs mois par l’extrême droite, ont vu apparaître des affichages injurieux et diffamants sur les murs. Le média en ligne StreetPress mentionne, quant à lui, plusieurs centaines de menaces reçues depuis le lancement de la campagne électorale. Les journalistes Karim Rissouli et Mohamed Bouhafsi, présents notamment sur France Télévisions, ont témoigné publiquement avoir reçu de nombreux messages racistes et menaçants, parfois envoyés à leur domicile.
Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, soutient avec force tous les confrères et consœurs victimes de ces agissements. Loin d’être isolées, ces manoeuvres de l’extrême droite, qu’elles émanent du Rassemblement national, de groupuscules ou d’individus cachés derrière l'anonymat, ne font que s’amplifier.
Le SNJ alerte l'ensemble des citoyens sur ces multiples entraves à la liberté d’informer. Elles ont plusieurs objectifs, dont celui d'intimider et provoquer, chez les journalistes, une auto-censure quand ils travaillent sur l’extrême droite. Une réaction qui favoriserait la normalisation et la banalisation du RN et de ses idées.
Les menaces, agressions, verbales voire physiques, ou intimidations de l'extrême droite contre les journalistes sont une réalité depuis longtemps. Son éventuelle prise du pouvoir législatif pourrait provoquer une vague de haine sans précédent contre les journalistes et les salariés des médias. De tristes exemples dans d'autres pays européens sont là pour nous le rappeler. Si demain, l’extrême droite devait gagner dans les urnes, la liberté d’information serait en danger.
Le SNJ réitère sa volonté de faire barrage à l’extrême droite. Le SNJ appelle celles et ceux qui refusent de voir l'extrême droite au pouvoir à rejoindre les manifestations partout en France dans les prochains jours.