Marianne : la rédaction demande une clarification des intentions de l'actionnaire
La rédaction de Marianne a appris ce lundi 15 avril, par voie de presse, l’intention de son actionnaire, Daniel Křetínský, de se séparer de notre journal.
Le lendemain, le président du conseil de surveillance du groupe CMI, Denis Olivennes, a préféré s’exprimer auprès de nos confrères du Figaro plutôt que de fournir des explications aux salariés de son propre groupe. Depuis trois jours, la rédaction de Marianne est maintenue dans le flou et l’incertitude quant à l’avenir du journal.
La Société des rédacteurs, le CSE et la rédaction réunie en assemblée générale dénoncent fermement la brutalité de ces méthodes.
En outre, nous contestons la présentation faisant de Marianne un journal moribond. Nos résultats sont au contraire prometteurs, en témoigne le succès de la nouvelle formule lancée il y a un mois. Surtout, nous ne nous reconnaissons pas dans le portrait d’une rédaction « radicalisée ». Au contraire, Marianne reste fidèle aux principes édictés dans sa charte fondatrice de 1997 : défense de la « nation républicaine » intégrée à « l’Europe des peuples » face à la « globalisation et au repli nationaliste », du « libéralisme contre l’oligarchie », du « pluralisme et de l’universalisme contre le consumérisme et l’enfermement communautaire ». Si Marianne défend bien la souveraineté populaire, c’est en tant que journal profondément attaché à la République et à la démocratie.
Parfois critique, volontiers anticonformiste, notre journal « entend marier la passion des idées et la mesure des arguments ».
Soucieuse de l’indépendance et de la pérennité du journal, la rédaction demande instamment une clarification des intentions de l’actionnaire, par respect des salariés de Marianne et de ses lecteurs.