MOTION - Des visas pour les journalistes d'Afghanistan !
Depuis trois ans, dans l’esprit des engagements du président de la République Emmanuel Macron le 16 août 2021, au lendemain de la prise de Kaboul par les talibans, de nombreux journalistes, artistes, militants, défenseurs des droits, ont pu être accueillis en France, et ce en dépit des attentes souvent longues. Depuis trois ans, le Syndicat National des Journalistes (SNJ) s’engage aux côtés de ses consœurs et confrères. Nombreux sont celles et ceux qui ont pu trouver refuge, mais souvent sans ressource, des centaines d’entre elles, d’entre eux, attendent au Pakistan, en Iran, en Turquie, le visa qui leur permettra de rejoindre notre pays et d’obtenir l’asile.
Alors que des consœurs, menacées, terrifiées d’un risque de retour en Afghanistan où elles n’ont plus désormais aucun droit, que des confrères risquent d’être arrêtés, battus, doivent vivre cachés, le SNJ exhorte la France à tenir ses engagements. Le nombre croissant de dossiers rejetés cette année nous inquiète, nous indigne : le 26 juin dernier, 11 journalistes notamment dont deux femmes ont vu leur dossier refusé à Téhéran (Iran) dans la même journée. Plusieurs recours sont actuellement engagés au Tribunal administratif à Nantes contre les refus de visas par les autorités françaises.
Alors que la Cour nationale du droit d’asile, le 11 juillet dernier, puis la Cour de Justice de l’Union européenne récemment, ont reconnu toutes deux le droit à l’asile aux femmes afghanes discriminées par leur simple genre, cinq de nos consœurs au moins, certaines seules, divorcées, ont essuyé récemment un refus, en Iran et au Pakistan. Tout récemment aussi, l’un de nos confrères, dont le visa français vient d’être refusé, a été expulsé d’Iran vers l’Afghanistan où il a été interpellé, détenu, et a subi de mauvais traitements. Aujourd’hui il se terre, dans l’espoir d’une issue.
La France a su faire preuve d’humanité en 2021. Son engagement ne doit pas faiblir, ni se dédire.
Réuni en congrès national du 16 au 18 octobre 2024 à Nancy, le SNJ, première organisation de la profession, demande instamment que la France continue d’accueillir nos confrères et consœurs qui attendent depuis les pays tiers et respecte l’engagement du premier jour. Des visas pour nos consœurs et confrères afghans, maintenant !