Non à l’activité partielle, oui à la relance
Ce jeudi 4 juin, la direction de Midi Libre représentée par Jacques Vernette, directeur des ressources humaines, a présenté son projet de poursuite du recours à l’activité partielle à partir du 1er juillet et jusqu’au 31 décembre 2020. Pour la DRH, cette demande auprès de la Direccte, a été faite « à titre de prudence compte tenu de la situation qui est inédite et dont l’évolution est à ce jour imprévisible. Toutefois, nous espérons que l’activité partielle soit mise en oeuvre pour une durée plus limitée ».
Le DRH met en avant l’arrêt de l’évènementiel, la baisse de la diffusion, de la publicité. Même s’il a souligné que la pub institutionnelle a battu des records au mois d'avril et mai. Jacques Vernette a surtout insisté sur la poursuite de la diminution des charges à Midi Libre.
La direction de Midi Libre a donc fait le choix des économies sur la masse salariale et de prolonger, jusqu’à la fin de l’année, le chômage partiel. Alors même que l’actualité, avec entre autres, le second tour des élections municipales, moment phare pour un journal local, a repris. Et les projets éditoriaux pour l’été sont nombreux. C’était là une excellente occasion, pour notre entreprise, de se relancer avec des effectifs présents à 100 %. Le SNJ a rappelé que cette décision de la direction de Midi Libre provoque l’incompréhension de la majorité de la rédaction.
La poursuite de l'activité à temps partiel dans les services actu au siège, aux sports, à la culture, dans les agences de Montpellier, Nîmes, Béziers et au Pôle édition et même dans les rédactions à 100 %, mais sans renforts, est incompatible avec cette ambition éditoriale. Les plannings de l’été sont « infaisables » pour garantir un journal de qualité. A moins que la direction table sur le bénévolat ?
A trop vouloir faire des économies, c’est le contenu du journal qui se dégrade. Avec un journal sans pages sports et sans pages culture. Le regroupement des éditions locales, bien que légèrement rectifié depuis le 11 mai, continue de perturber nos lecteurs qui se détournent de Midi Libre. Et le SNJ s’interroge sur le regroupement de l’édition de commune Sud Aveyron-Lozère. Jusqu’à quand ? La relance de notre activité doit passer par l’ambition éditoriale, et le renoncement à l'abandon de plusieurs territoires (Catalogne-Aude, Lozère-Aveyron, Lunel, Bagnols).
L’activité partielle a aussi de graves conséquences sur les salaires et sur les revenus des salariés les moins payés dans notre entreprise.
Le principe du recours à l’activité partielle est de pérenniser les emplois. Pas de réduire les effectifs... à terme.
A Midi Libre, la réduction des effectifs n’a pas attendu le Covid-19 pour commencer : départs de l’entreprise et arrêts maladie non remplacés, CDD écartés, mutualisation de pages cet été avec les autres titres du groupe de La Dépêche...
Nous refusons que le coronavirus serve de prétexte à un démantèlement du journal, à une baisse des effectifs qui s’appuiera sur des chiffres dont on peut imaginer qu’ils seront mauvais en l’absence d’un plan de relance et des moyens qui vont avec.
Pour le SNJ, la pérennité de Midi Libre ne peut s’appuyer sur les seules économies. Nous demandons donc un changement de stratégie rapide avant qu’il ne soit trop tard.
Pour toutes ces raisons, l’annonce de la prolongation du chômage partiel jusqu’au 31 décembre 2020 présentée ce jeudi 4 juin lors du CSE est inacceptable.
Les élus du SNJ majoritaires au CSE ( la CGT s’est abstenue) ont donc voté contre ce projet.