Nouvelle attaque contre la protection des sources en France, avec la garde à vue d'une journaliste de Blast
Encore une fois, l’exercice de la profession de journaliste dérange en France. Une journaliste de Blast, média en ligne, a été interpellée le mardi 18 juin 2024 et placée en garde à vue. Son tort, selon la police ? Avoir enquêté sur la livraison d'armes par la France à Israël. Durant ses investigations, elle a notamment couvert ce 18 juin la manifestation d’un collectif devant le siège d’une entreprise de défense, Exxelia, suspectée d’avoir livré du matériel militaire à Israël en Palestine.
Cette société se trouve au coeur d’une information judiciaire, menée au tribunal de Paris, pour complicité de crimes de guerre, après un dépôt de plainte de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT).
Selon les responsables de sa rédaction, notre consœur a refusé de donner le code de déverrouillage de son téléphone lors de son interrogatoire par la police. Ce qui est son droit, compte-tenu de la nécessaire protection des sources des journalistes. La journaliste de Blast était, le 19 juin en fin de matinée, toujours placée en garde à vue, elle aura donc passée plus de 24 heures sous un régime de privation de liberté, pour avoir fait son travail.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, exige la libération immédiate de sa consœur.
Le SNJ rappelle que le secret des sources est l’une des pierres angulaires du journalisme et de la liberté de la presse dans une démocratie digne de ce nom.
Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’un journaliste est sommé de livrer ses sources. La loi du 4 juillet 2010 sur la protection des sources établit pourtant clairement le droit d'un journaliste à ne pas communiquer ces informations : "Le secret des sources des journalistes est protégé dans l'exercice de leur mission d'information du public".
Le SNJ sera toujours du côté de la liberté d’informer et d’être informé.