Section France Télévisions

CSE SIÈGE DU 16 AVRIL

Pas de précipitation !

Pas de précipitation !

Dans une imprécision toute présidentielle, Emmanuel Macron a tenté de donner une perspective aux français concernant la pandémie provoquée par le virus et son nom de code Covid-19. Le déconfinement par étapes commencerait le 11 mai prochain. Nous n’entrerons pas dans les détails donnés ce lundi au cours de cette allocution, mais nous voulions interpeller la direction sur ce sujet en préalable d’un CSE siège consacré en grande partie à la question sanitaire.

Alors qu’un plan de continuité de l’activité se construit au jour le jour dans l’entreprise, nous aimerions connaitre le sentiment de ceux qui nous dirigent sur le calendrier au-delà du 11 mai. Alors que la direction fait des entorses au code du travail régulièrement, que ce soit en terme de télétravail, ou de droit de retrait, qu’elle est ambiguë au regard des cas contacts et de la possible contamination, il serait bon qu’elle ne se lance pas seule dans une politique de déconfinement aveugle.

Le retour massif des "télétravailleurs" n’est pas concevable sans une politique claire et cohérente entre santé des salariés et activité professionnelle. Même chose pour le retour à la normale trop hâtif concernant l’activité des rédactions. Nous contestons un certain nombre de dispositifs mis en place depuis le 17 mars, et nous aimerions bien être davantage consultés, pour une étape presque plus sensible encore.

Au passage, nous en profitons pour alerter la direction de l’Information sur la manière de traiter certains journalistes pendant cette période. Le casting des éditions est connu de toutes et tous depuis des lustres et cela est regrettable et condamnable. Mais son accentuation en cette période où les journalistes acceptent de prendre des risques sanitaires en venant au siège pour ne faire que des tâches secondaires, est assez désagréable pour ne pas dire irresponsable. Oui la relégation est pratiquée dans certains services et c’est inacceptable. Comme quoi pour cette direction, le monde d’après ressemble à certains égards au monde d’avant, sur le fond et sur la forme.

Les changements que nous craignons pour demain ou après-demain, c'est ce que l'on appelle « le provisoire » qui dure : la double diffusion des reportages sur France 3 et sur France 2, la multiplication des tournages en mode dégradé (Skype, iPhone)....

Nous en appelons à une vraie prise de conscience qui pourrait par exemple mettre fin à la religion des "open space", symboles de la fusion devenus des zones de danger potentiel après la crise du coronavirus.

Paris
Jeudi 16 avril 2020
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