Philippe Carli annonce un nouveau « plan de transformation » sur trois ans, le SNJ défendra la profession
«La chute continue des revenus historiques issus des journaux d'Ebra impose des changements structurels pour assurer la pérennité du groupe.» Le président-directeur général du groupe Ebra, Philippe Carli, a indiqué, jeudi 7 novembre, aux élus du comité de groupe, à Paris, qu'un second "plan de transformation" allait être négocié dès 2025 (et jusqu'à 2027) avec les syndicats, avec l'objectif d'atteindre l'équilibre financier fin 2027. Pour Philippe Carli, «la trajectoire actuelle», avec des ventes de journaux en chute de 8 % par an, dans la moyenne de la PQR, «nécessite une action forte et une mise en oeuvre rapide (…) pour construire le modèle de demain».
Cette annonce du PDG intervient « très en amont », « le plan n'est pas encore fait » et pourrait prendre la forme d'une Gestion des emplois et des parcours professionnels en entreprise (GEPP) avec des départs en congés de mobilité, voire des Plans de départs volontaires. De premières « réflexions » seront présentées dans les CSE de chaque titre au premier trimestre 2025.
Le PDG du groupe Ebra estime que, en « anticipant », on peut miser sur une « transformation », « un projet », et pas « une restructuration » axée uniquement sur « des économies de masse salariale ». « Compte tenu des résultats, il est fort probable que moins de postes vont être créés que de postes qui vont disparaître » dans les trois prochaines années. « Il y aura un impact sur nos effectifs (…) L'ensemble des métiers vont évoluer », a alerté Philippe Carli.
Dans le détail, le plan de transformation intégrera « des actions visant à freiner l'érosion de la diffusion print ; un programme d'économies visant à accompagner la transformation des métiers et la décroissance des activités historiques (…) L'idée n'est pas de faire un programme one shot, mais de projeter l'évolution de nos métiers dans les trois ans (...) en tenant compte de l'évolution des usages et des outils sur le marché. » La mutualisation des centres d'impression – quatre au niveau du groupe – n'est pas à l'ordre du jour sur cette période.
Ce plan de transformation va être déployé dans un contexte social tendu. L'enquête menée en début d'année par un cabinet extérieur à la demande du Crédit Mutuel dans toutes ses entreprises, baptisée « Vous avez la parole », a notamment fait ressortir, dans les rédactions du groupe, des problèmes de leadership et de communication, de stratégie incomprise, de manque de reconnaissance.
Le SNJ, premier syndicat des journalistes dans la profession, sera un interlocuteur exigeant, dans le cadre des négociations de ce plan de transformation. Les rédactions, d'ores et déjà à l'os, ne peuvent pas tolérer de nouvelles coupes sèches dans les effectifs, qui dégraderaient davantage les conditions de travail. Les équipes sont en attente d'un projet porteur de sens, qui mise sur une information locale de qualité.
